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Infos Business of Mercredi, 10 Novembre 2021

Source: Le Point

Voici pourquoi le Minader et le Minepia sont responsables de l’échec du DSCE

Au chef de l’État lui-même d’en tirer les conséquences qui s’imposent Au chef de l’État lui-même d’en tirer les conséquences qui s’imposent

Après que le document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce) ait échoué lamentablement sur toute la ligne, beaucoup d’observateurs estiment que les principaux responsables de ce revers restent incontestablement les ministères de l’Agriculture et du développement rural (Minader) et celui de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia). Et pourquoi ?

Pendant que le président Paul Biya appelle à une agriculture de seconde génération de tous ses vœux, l’importation des produits de première nécessité, surtout ceux qu’on peut produire au Cameroun ne cessent de franchir des bornes incompréhensibles avec à la clé, une perte sans cesse croissante des devises, préjudiciable à l’économie nationale. La Maffia tient bien la barre. Et l’homme du 06 Novembre apparait tristement comme le seul à croire à ses différents slogans politiques. Décryptage…

C’est plus qu’un pot aux roses que le ministère des Finances vient de découvrir et qui fait incontestablement l’effet d’une bombe à fragmentation dans le landernau économique national. Il s’agit de cette publication par les services du Minfi des éléments et chiffres qui renseignent qu’au premier trimestre 2020, le Cameroun a dépensé 190,6 milliards de Fcfa pour importer 1 089 801 tonnes de biens pouvant être produits localement. Dans le détail, le pays a importé 57 008 tonne de poissons congelés pour montant de 38,9 milliards de Fcfa ; 115 293 tonnes ce riz qui ont englouti un montant de 32,8 milliards.

L’aberration

Il y aussi le blé qui entre dans la fabrication du pain, suffisamment consommé dans nos villes et même nos villages. Ainsi pour le blé, le Cameroun a déboursé 41,4 milliards de Fcfa pour 249 425 tonnes. Pour ce qui est du maïs qui approvisionne essentiellement les industries brassicoles, et Dieu seul sait combien elles sont actives au Cameroun et combien elles réalisent des chiffres d’affaires mirobolants, ce sont 473 tonnes de maïs qui ont été importés pour des dépenses de 300 millions de Fcfa.

Les gruaux et semoules de maïs ne sont pas en reste. 5 222 tonnes ont englouti 1,3 milliard de Fcfa. Tout comme les tourteaux de soja dont 7 580 tonnes ont été importés et ont coûté 1,7 milliard de Fcfa. L’huile de palme brute a été importée à hauteur de 17 152 tonnes pour un coût de 6,9 milliards de Fcfa.

L’incompréhension

On va d’ailleurs y ajouter l’importation du savon qui est un dérivé de l’huile de palme et qui a coûté 500 millions de Fcfa pour 584 tonnes, alors que le Cameroun est un producteur qui inonde également la sous-région grâce à ses savonneries assez performantes.

Le sucre dont le pays est aussi un grand producteur a enregistré des importations à hauteur de 15 5/5 tonnes pour un montant le 3,9 milliards de Fcfa. Pour ce qui est des jus de fruits, le Cameroun a dépensé 400 millions pour une quantité de 386 tonnes.Terminons avec le lait et crème de lait importé à hauteur de 6 086 tonnes qui ont coûté 10,9 milliards de Fcfa.

L’échec

En face donc d’un tel tableau et a ces chiffres qui donnent froid au dos, ne peut-on pas dire avec justesse que nos ministères en charges d’implémenter la politique du chef de l’État en matière d’agriculture et de développement urbain ont lamentablement échoué. Avec un pays gâté par la nature, que ne peut-on pas produire au Cameroun ? Que manque-t-il au Cameroun pour implémenter cette agriculture de deuxième génération qu’appelle le président Biya depuis près d’une décennie ? Si l’on conçoit l’agriculture de deuxième génération comme la conjonction d’une production massive à la transformation en produits

consommables finis, le Cameroun devrait plutôt être aujourd’hui un laboratoire pour toute l’Afrique. Mais hélas, la succession des incompétents notoires à ces stratégiques départements ministériels a fini par rendre le Cameroun tributaire des importations. Et tant que cela engraisse une certaine catégorie d’opérateurs économiques, on peut fermer les yeux et laisser la roue tourner.

Quand la mal gouvernance dicte sa loi

Prenons le cas du riz. Depuis des lustres, le Cameroun a investi des sommes mirobolantes dans la promotion de la culture du riz notamment à travers la Semry. Mais pour quel rendement ? Alors que cette société qui devrait également participer à l’éclosion des populations dans cette région produit plutôt suffisamment, mais laisse cette production s’évaporer dans des canaux informels vers d’autres pays’ comme le puissant voisin le Nigéria.

Dans le même ordre d’idée, d’autres zones où la culture du riz est favorable ont été répertoriées. Leur production tarde à envahir le pays entier pour réduire les importations. Ceci en partie par un manque de soutien efficient à cette filière et surtout parce les intérêts qui favorisent l’importation du riz sont plus forts que la patrie. D’où la responsabilité entière de l’État qui, au lieu d’encourager la culture locale, préfère distribuer des agréments aux importateurs contre fortes rétributions.

La maffia tient la barre

La même remarque est valable pour ce, qui est du poisson. Pourtant, le Cameroun dispose de flancs d’eau qui ne sont pas les plus pauvres du monde. Ensuite, parlant des céréales, il semble incompréhensible qu’on reste accroché à cette denrée pour obtenir du pain alors que d’autres denrées que produirait le Cameroun de manière industrielle pourraient se substituer au blé.

Mais les importateurs tiennent encore à faire des affaires juteuses. L’on comprend pourquoi au Cameroun, personne ne parle plus de l’ambitieux programme de reconversion de la banane plantain (Prebap) qui aurait dû renverser cette tendance de la dépendance au blé.

Le gouffre

L’agriculture de seconde génération, c’est aussi et surtout la mécanisation de l’agriculture. Sauf qu’ici, alors que le président de la République s’était engagé à mettre en place une usine de tracteurs à Ebolowa, le projet est à peine sorti de terre que les premiers tracteurs montés, peinent à se départir de la broussaille du Sud. Un autre éléphant blanc qui comme l’usine de transformation du manioc de Sangmélima démontre à suffire que Paul Biya est bien seul dans sa lutte d’un Cameroun émergent à l’horizon 2035, tant ces différents ministres affichent une incompétence inqualifiable.

L’on voit encore comment un membre du gouvernement s’était dressé il y a quelques années contre l’installation d’une unité agroindustrielle sucrière dans la région de l’Est au simple motif de la nomination de son épouse comme Pca de cette structure alors qu’elle ne disposait d’aucun kopeck dans le capital de la structure. Le projet est depuis passé aux oubliettes, permettant ainsi à la Sosucam, du haut de sa situation monopolistique, de continuer à jouer avec les nerfs des Camerounais.

Pour plus de compétences

Et pourtant sur le papier, le Minader est l’un des départements ministériels sur qui repose le décollage économique du Cameroun. Que faut-il donc faire pour élaborer, planifier et réaliser les programmes gouvernementaux en matière d’agriculture et de développement rural ? Faut-il des extraterrestres pour élaborer, réglementer, normé et contrôler l’application desdits programmes, les suivre et les protéger ? Faut-il forcément sortir de Harvard pour concevoir des stratégies et des modalités pour garantir la sécurité et l’autosuffisance alimentaires et suivre sa mise en œuvre ?

La raison de ne pas être

Nous croyant humblement que non. Les mêmes questions s’adressent au Minepia où, l’on s’interroge si le seul fait d’être docteur vétérinaire peut donner les compétences de diriger ce département ministériel ? En tout cas ceux qui sont aujourd’hui en place n’ont rien apporté à la vision du chef de l’État d’implémenter au Cameroun, une agriculture de seconde génération porteuse d’espoirs pour toute la Nation.

Peut être que l’importation des vaches à lait était le seul trait au chier de charges du Minepia, alors que toutes les structures en .charges de coordonnées les activités devant embellir et relever ce département ministériel très stratégique se meurent. Le ministre, quant à lui, se découvrant de l’embonpoint à chaque tour devant son miroir. Terrible, ce casting de personnalité sans autres bagages que les diplômes qui est fait par la maffia et qui ensevelit fatalement la République à chaque seconde.

Au chef de l’État lui-même d’en tirer les conséquences qui s’imposent. En lisant les seul chiffres du premier semestre 2020 surtout qu’avec la pandémie à Covid 19, tout porte à croire qu’on est aujourd’hui bien au-delà.