Vous-êtes ici: AccueilBusiness2018 01 17Article 430771

Infos Business of Wednesday, 17 January 2018

Source: newsducamer.com

Cameroun-FMI: les réformes attendues en 2018

Le ministre de l’Economie fait le point sur les réformes entreprises pour stimuler la compétitivité Le ministre de l’Economie fait le point sur les réformes entreprises pour stimuler la compétitivité

Après la conjoncture morose des deux dernières années, l’économie du Cameroun est-elle proche d’un nouvel printemps ? Pour les autorités de Yaoundé, il ne fait aucun doute que la mise en œuvre du programme économique et financier triennal (2017-2019), signé en juin dernier avec le Fonds Monétaire International (FMI) et d’autres partenaires financiers usuels du Cameroun à l’exemple de la Banque mondial, a considérablement contribué à améliorer la situation économique du pays de Paul Biya.

Pour s’en convaincre, il suffit de parcourir la lettre de politique de développement relative à l’appui budgétaire au profit de la République du Cameroun que le ministre de l’Economie, de Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Louis Paul Motaze, a adressé le 13 novembre dernier au président du Groupe de la Banque mondiale.

Dans cette correspondance officielle de huit pages, Louis Paul Motaze constate pour s’en féliciter qu’au cours du premier semestre 2017 « le budget de l’Etat s’est exécuté conformément aux objectifs de consolidation budgétaire du programme de réformes économiques et financières conclu avec le FMI en juin 2017 ».

Il poursuit en indiquant que le gouvernement de Philemon Yang a privilégié la gestion prudente des dépenses courantes de l’Etat au cours de la même période. Pour ce qui est des mois à venir, le Minepat promet au président du Groupe de la Banque Mondiale que les autorités camerounaises sont fermement engagées à poursuivre la consolidation budgétaire en privilégiant les dépenses prioritaires.

A Yaoundé, on apprécie déjà les premiers résultats du programme économique et financier signé avec une communauté de partenaires financiers et techniques dans le but de consolider la croissance économique du pays. Et plus encore, le président camerounais, Paul Biya, a enjoint son gouvernement de poursuivre les réformes budgétaires engagées dans le cadre de ce programme triennal pour aider le Cameroun à retrouver une bonne santé économique.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Philemon Yang rassure depuis les partenaires sur la volonté du Cameroun d’honorer ses engagements. Dans la lettre de politique de développement qu’il adresse au président du Groupe de la Banque Mondiale, Louis Paul Motaze rappelle l’ensemble de ces réformes, que le gouvernement s’apprête à mener cette année.

Réformes du secteur public

Sur le plan de l’amélioration de la viabilité budgétaire et de la gestion du secteur public, le Cameroun a prévu tout un programme en 2018. « En vue d’améliorer la viabilité budgétaire et la gestion du secteur public, le gouvernement ambitionne de renforcer la mobilisation des revenus non pétroliers, réformer le système de passation des marchés publics, ainsi que la gestion de la fonction publique et des entreprises publiques », peut-on lire dans la lettre de politique de développement.

Pour ce qui concerne la mobilisation des recettes non pétrolières, le Minepat fait savoir que le gouvernement souhaite consolider les mesures de mobilisation des recettes en cours. Ces dernières apportent déjà des résultats satisfaisants, mais les autorités de Yaoundé veulent en faire plus. Surtout parce que les estimations préliminaires indiquent que la perte annuelle des revenus au titre des dépenses fiscales se situe à près de 2,5 % du Produit Inte rieur Brut (PIB), toutes sources fiscales confondues.

Pour changer cette statistique, l’objectif du gouvernement est « d’assurer un suivi stratégique desdites dépenses de façon à maitriser leur niveau chaque année, et d’annexer le rapport annuel sur les dépenses fiscales à la loi de finances. En outre, il sera mis en œuvre une démarche progressive et pragmatique de réduction des dépenses fiscales jugées inefficaces et superflues. Aussi, le gouvernement procédera à l’évaluation de la loi du 18 avril 2013 sur les incitations à l’investissement privé et déterminera les mesures spécifiques sur les incitations fiscales à éliminer », comme il est écrit dans la lettre de politique de développement.

Dans le chapitre de la gestion du secteur public, la réforme qui tient le plus à cœur le gouvernement est celle des marchés publics. Louis Paul Motaze explique à la Banque Mondiale qu’il s’agira en gros de « poursuivre l’allégement des procédures de passation des marchés en vue d’améliorer l’efficacité de l’investissement public ». Un objectif qui entraine une kyrielle de mesures.

Il s’agira en premier de toujours rendre disponibles au plus tard le 31 décembre de cette année les plans de passation des marchés approuvés et relatifs aux projets d’investissement retenus dans la loi de finances de l’année suivante. Mais aussi de s’assurer de la disponibilité des éléments de maturité des projets au moment des conférences budgétaires, de conclure tous les contrats relatifs aux activités retenues dans la loi de finances au plus tard le 31 mai de l’année en cours, de réviser la politique de rémunération des membres de la commission de passation des marchés afin que cette rémunération soit adossée à la performance et au nombre de dossiers examinés et non au nombre de sessions…

Renforcement de la compétitivité

Dans la même lettre, le Minepat prévoit un ensemble de réformes dont le but est le renforcement de la compétitivité de l’économie à travers le développement des infrastructures. A ce titre, l’exécutif du Cameroun est décidé à « poursuivre sa politique de développement des infrastructures dans les domaines de l’énergie, des transports et travaux publics, des technologies de l’information et de la communication », comme on peut le lire dans la correspondance du Minepat au président du Groupe de la Banque Mondiale.

De manière précise, le Cameroun promet à ses partenaires, pour ce qui est du transport, d’accélérer la facilitation des échanges tant au niveau national que régional et aussi la sécurisation du patrimoine routier. Sur le plan énergétique, il est question d’accroitre l’offre d’énergie sur le triangle national. « Le gouvernement ambitionne de porter la capacité de production à environ 1800 MW à l’horizon 2020, afin de réduire la facture énergétique, améliorer l’offre et la disponibilité aux entreprises, aux administrations et aux ménages », selon ce que prévoit de faire le gouvernement en 2018.

Pour finir, le Cameroun souhaite améliorer les services sociaux et la protection sociale. « Le gouvernement poursuivra sa politique d’accès universel aux services et soins de santé de qualité à travers l’amélioration de l’offre et le financement de la demande de soins. A cet effet, la priorité sera accordée aux domaines d’intervention suivants : la santé de la mère, de l’adolescent et de l’enflant ; la lutte contre la maladie ; la promotion de la santé ; et la viabilisation du district de santé ».