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Infos Business of Thursday, 3 September 2015

Source: cameroon-info.net

Le DG des impôts bloque plus de 10 milliards F de ristournes

C’est environ 30.000 exploitants de débits de boissons à travers le pays qui sont remonté contre la Société anonyme des Brasseries du Cameroun (Sabc). Pour cause, ils dénoncent le blocage, par le directeur général des Impôts, Modeste Mopa Fatoing, de leurs épargnes au niveau de la Sabc de leur « épargnes ».

Dans son édition du jeudi 3 septembre 2015 actuellement en kiosque, le quotidien Mutations indique que le 18 janvier dernier, dans une circulaire, le Dg des Impôts appelle tous les exploitants des débits de boissons exerçant à travers le pays, de s’inscrire sur le fichier des contribuables. Une enquête menée par ses services faisait état d’un certain règne de l’évasion fiscale dans le secteur. Cette interpellation est né d’un constat simple : au moins 75% des bars esquivent les services des impôts, car ne possédant pas de cartes de contribuables.

En effet, souligne le journal, les services des impôts ont révélé, lors d’une rencontre tenue il y a quelques semaines avec les sociétés brassicoles et le Syndicat national des exploitants des débits de boissons (Synedeboc), que plus de 80% des cartes de contribuables brandies par les propriétaires de bars étaient fausses. Le Dg des Impôts, sans doute dans le souci d’élargir l’assiette fiscale, a donc opté pour la saisie des épargnes de plus de 30.000 opérateurs, selon les chiffres du Synedeboc, au niveau des Brasseries du Cameroun.

Le total de ces épargnes tourne autour de 10,5 milliards F Cfa environ, indique Mutations. Le coordonateur national du Synedeboc, Valéry Ntendie, a expliqué dans les colonnes du journal qu’ « il existe en effet une sorte d’arrangement entre la Sabc et ses clients, lequel prévoit qu’à la source (aux brasseries), ceux-ci achètent, pour ce qui est des bières les moins chères, un casier à 6600 F Cfa, au lieu de 6400 F Cfa comme c’est le cas dans les dépôts privés. Ainsi, sur chaque casier acheté au niveau de ses centres de distribution, les Sabc conservent une épargne à hauteur de 250 F Cfa, qu’elles reversent au client tous les six mois, soit deux fois par an ».

Cette situation courrouce les exploitants des débits de boissons. A en croire Mutations, une frange aurait pris d’assaut, la semaine dernière, le centre de distribution des Brasseries du Cameroun à Yaoundé, n’eût été l’intervention des autorités administratives et du bureau local de leur syndicat. Un autre mouvement d’humeur a été évité de justesse à Bafoussam, lundi dernier.

« Nous condamnons fermement le fait que la rétention de ces chèques intervienne de manière brutale, alors même que nous avons sollicité des impôts qu’ils procèdent à l’application de cette mesure de manière progressive, et ce après une vaste action de communication », explique, conciliant, le coordonateur du Synedeboc. A ce jour, aucune communication officielle n’a été faite à ce sujet au niveau de la direction des impôts.