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Infos Business of Friday, 3 June 2016

Source: newsducamer.com

Yaoundé: Les vendeurs de poulets en colère

Les vendeurs de poulets Les vendeurs de poulets

Ils ont exprimé leur mécontentement suite à la fermeture des marchés dans la capitale politique et réclament la mise sur pied des marchés témoins.

« Nous sommes fatigués de nourrir nos poulets », « Nous voulons un marché témoin aujourd’hui », voilà quelques messages que brandissaient les vendeurs et plumeurs de poulets de Yaoundé ce 03 mai.

Convoqués par le ministère de l’Elevage, ils se sont retrouvés aux alentours de 11 heures devant le siège de la délégation régionale du Minepia pour le Centre pour rencontrer leur tutelle et trouver des mesures d’urgence suite à la fermeture des marchés. Grande a été leur surprise d’apprendre que leur convocation était relative à l’organisation d’un séminaire sur la désinfection des poulaillers.

« Nous sommes venus croyant qu’on allait lever la mesure d’interdiction de vente de volailles, ce n’était pas le cas. Nous avons des poulets qui ont déjà fait plus de 70 jours dans les fermes et que nous avons subventionnés. Maintenant nous ne pouvons plus récupérer cet argent », se désole Pierre Degou, vendeur de poulets au marché de Mvog-Ada. Avec ses camardes d’infortune, ils ont tenu à manifester pacifiquement afin que le gouvernement se penche sur leurs doléances.

« Nous arrivons ce matin avec déjà 10 jours de souffrance et des familles en difficulté. Nous avons pensé qu’il était nécessaire et urgent que nous ouvrons un marché témoin. Nous ne sommes pas contre les conditions que le ministère nous propose, mais dans les jours à venir nous n’allons pas résister. C’est pourquoi nous voulons qu’on nous ouvre les marchés témoins. Nous ne sommes pas ici pour empêcher la tenue de la réunion du ministère de l’Elevage, ce que nous voulons c’est un marché témoin », lance courroucé Jean Marie Kemegne, éleveur de poulets. Inquiet quant-au devenir de leurs poulets et de leur activité, ces commercants craignent des répercussions économiques importantes.

« Lorsqu’on continue de multiplier les réunions, les poulets continuent de manger dans les fermes et il y a les gens qui sont endettés à la banque. Il faut rembourser cet argent, c’est autant de doléances que nous posons. Bientôt de nombreux aviculteurs iront en prison pour l’argent prêté dans les banques. Il faut rembourser, et pour rembourser il faut vendre le poulet. On ne peut pas garder les poulets dans les fermes, ce ne sont pas des savons », s’indigne Pierre Degou avant de poursuivre « Je suis endetté et je dois rembourser l’argent ce 05 juin avec les intérêts, qu’est-ce que je vais faire maintenant, c’est la prison qui me guette », se lamente-t’il.

Informé de ce mouvement d’humeur, le délégué régional du ministère de l’Elevage pour le Centre, est venu dans une logique d'apaisement à la rencontre de ces commercants. « Dans les prochains jours, le Ministre de l’Elevage, des pêches et des industries animales, le Dr Taïga prendra des mesures soit pour que des marchés soient ouverts à nouveau, soit pour qu’il y ait des marchés témoins » a souligné Gaston Meyebe avant d’inviter ces vendeurs à dresser un mémorandum à l’endroit du gouvernement. « Je vous invite à dresser un mémorandum à l’endroit du gouvernement. Le gouvernement est avec vous, prenez votre mal en patience, dans les prochains jours une réponse sera donnée. Voilà ce que je peux dire pour le moment ».

Après cet échange, la colère des vendeurs de poulets est retombée, mais ces derniers promettent de revenir lundi en espérant que d’ici cette date, des mesures pragmatiques et concrètes seront prises pour revoir leurs doléances.