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Infos Business of Sunday, 20 December 2015

Source: koaci.com

Restauration rapide, la success story d'un vendeur de B.H.B

BHB BHB

Depuis plusieurs décennies, les camerounais sont en mode, beignets, haricot et bouillie, plus connu sous le nom de (Bhb), type de restauration rapide, très prisé sur l’ensemble du pays.

Chez « Gérard », à Olembé, -un quartier populaire de la capitale camerounaise-, dès les premières heures de la matinée, hommes, femmes et enfants, prennent d’assaut le restaurant du jeune homme, pour se faire servir leur plat préféré, de Bhb.

Certains viennent en acheter pour le petit déjeuner de leurs familles. D’autres encore, peuvent s’installer et manger sur place. Gérard se dit content de donner satisfaction à des familles entières, ou à des personnes qui vivent seules.

« Mon restaurant est ouvert de lundi à dimanche, dès 6h du matin. Avant 9h 30, tout est fini. Ici, tout le monde trouve son compte », déclare Gérard, propriétaire d’un restaurant de Bhb, à Olembé.

Ajoutant, « vers midi, je me rends au marché pour acheter le nécessaire du lendemain, en cas de rupture des stocks ».

Le jeune homme de 33 ans, originaire de Babadjou, à l’Ouest du pays, indique que pour les beignets, la préparation se fait la veille, « autour de la farine, j’ajoute la levure, du sucre, de l’eau et du sel afin d’obtenir un mélange homogène ».

Le haricot est trempé la veille, pendant plusieurs heures, « je me lève tôt le matin, vers 4h30, tous les jours. Je commence par la préparation du haricot que je fais cuire dans de l’huile avec tous les assaisonnements nécessaires, mon collaborateur qui n’habite pas loin de mon domicile, me retrouve vers 5h30. Ensemble, nous faisons le reste, dont la bouillie de maïs et allumons le feu », explique le jeune homme de 33 ans.

Gérard est un modèle de réussite dans son quartier. Il vient d’achever la construction de sa villa, dit-il avec fierté, grâce à la vente des Bhb. Une réussite pour cet orphelin qui dit vendre les beignets haricot et bouillie, depuis l’âge de 23 ans.

« Tout a commencé lorsque j’ai perdu mes parents dans un accident de circulation. Mes frères et moi n’avions plus personne pour nous soutenir et nous envoyer à l’école. J’ai démarré une activité de vente de beignets avec 5 000 FCFA ».

Sous la pluie ou sous le soleil, sa témérité a payé, « à travers les quartiers de Yaoundé, je vendais les beignets mélangés au sucre en poudre, dans un plateau porté sur ma tête. En un an et demi, j’ai pu mettre de côté, 150 000 FCFA, ce qui m’a permis d’ouvrir mon petit restaurant », poursuit le jeune promoteur qui dit réaliser aujourd’hui des bénéfices quotidiens de 10 à 20 000 FCFA en fonction de l’affluence.

Après trois d’activité, son revenu mensuel cumulé est au delà de 250 000 FCFA explique t-il, dans un pays où le Smig est de l’ordre de 35 000 FCFA. Une partie de son revenu est gardée dans les tontines du dimanche.

Grâce à son activité, Gérard a pu se marier et construire une maison de trois chambres, en matériaux définitifs. Ses deux petites filles de 5 et 3 ans, vont à l’école.

Toutefois, le jeune commerçant dit subir les foudres des agents de la commune de Yaoundé, qui exigent le paiement des taxes pour les commerçants installés au bord de la route.

Son restaurant de fortune, fait de tôles et sans porte, et une table en bois, subit l’assaut des agents municipaux commis à la collecte de l’Otvp. Une taxe sur l’occupation temporaire de la voie publique, imposée par le gouvernement aux commerçants installés aux abords de la chaussée.

Gérard conseille aux jeunes camerounais sans emploi et sans formation, de suivre son exemple, lui qui, plus tard, rêve de devenir agriculteur ou éleveur.