Avec 209,1 milliards de F CFA de revenus au premier semestre 2025, MTN Cameroun résiste aux critiques du régulateur et se hisse au sommet des filiales francophones du groupe. Révélations exclusives sur les stratégies financières qui permettent à l'opérateur de maintenir sa croissance malgré les sanctions et les rappels à l'ordre officiels.
Alors que les autorités camerounaises multiplient les reproches, MTN Cameroun affiche des performances record qui interrogent sur l'efficacité de la régulation du secteur des télécommunications. Selon les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique, la filiale du géant sud-africain a réussi l'exploit de transformer les critiques en opportunités de croissance.
Les révélations de Jeune Afrique montrent que MTN Cameroun a développé une approche financière sophistiquée pour maintenir sa domination. Avec un revenu mensuel moyen par abonné (ARPU) de 4,72 dollars, soit une hausse de 14%, l'opérateur surperforme ses homologues régionaux et même la maison-mère sud-africaine.
Cette performance s'explique par une stratégie de monétisation agressive que Jeune Afrique a pu analyser : diversification vers le mobile money (5,9 millions d'abonnés), optimisation des revenus data (+18,4%) et exploitation maximale du parc d'abonnés de 12,6 millions de clients.
Les sources contactées par Jeune Afrique révèlent que MTN Cameroun a développé une approche pragmatique face aux critiques du régulateur. Plutôt que de subir les rappels à l'ordre sur la qualité de service et la couverture réseau, l'entreprise a transformé ces défis en leviers de croissance.
"La stratégie consiste à investir de manière ciblée tout en optimisant les coûts", confie un cadre de l'entreprise à Jeune Afrique. Cette approche permet à la filiale de maintenir ses marges tout en répondant graduellement aux exigences réglementaires.
Jeune Afrique a également mis en lumière le rôle crucial des alliances stratégiques dans cette performance. La collaboration avec IHS et Camusat pour la modernisation du réseau et la résilience énergétique illustre une approche partenariale qui permet de réduire les investissements directs tout en améliorant l'infrastructure.
Cette stratégie de mutualisation des coûts, révélée par Jeune Afrique, explique en partie comment MTN maintient sa rentabilité malgré les investissements exigés par le régulateur pour améliorer la qualité de service.
Les révélations de Jeune Afrique soulèvent des questions importantes sur l'efficacité du cadre réglementaire camerounais. Comment un opérateur peut-il afficher de telles performances financières tout en étant régulièrement sanctionné pour manquements ? Cette situation interroge sur la capacité du régulateur à faire respecter ses décisions et sur l'équilibre entre développement économique et qualité de service.