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Infos Business of Monday, 13 June 2016

Source: 237online.com

Lom Pangar totalement opérationnel dès le 15 août

Le barrage de Lom Pangar Le barrage de Lom Pangar

L’annonce est du directeur général de EDC qui vient d’effectuer, avec les élites de la région de l’Est une visite de chantier pour apprécier l’état d’avancement des travaux et la mise en place des autres volets du projet.

Plus que quelques jours, et le barrage de Lom Pangar entre en activité. C’est un fait inédit dans la réalisation des projets d’infrastructures au Cameroun, notamment en termes de respect des délais contractuels. «Nous sommes déjà habitué à des avenant et des rallongements des délais à n’en plus finir, mais pour une fois, on nous montre qu’il est aussi possible de réaliser un projet selon l’ordonnancement de départ », commente un élu de la région de l’Est, après l’annonce par le directeur général (DG) de Electricity Developpement Corporation (EDC), Théodore Nsangou, de la mise en eau définitive à partir du 15 août 2015.

C’était au cours d’une visite de travail qu’il a effectuée sur le chantier, du 9 au 11 juin derniers, dans le cadre du suivi des travaux de construction du barrage hydroélectrique de Lom Pangar. D’après le DG de EDC, cette visite avait pour but d’apprécier l’état d’avancement des différentes composantes de ce projet et de s’assurer du respect effectif du calendrier de la mise en eau définitive, a été sanctionnée par une note de satisfaction.

« Les nouvelles sont bonnes, nous tenons le calendrier et notre objectif demeure le même, c'est-à-dire faire la mise en eau définitive vers la deuxième quinzaine du mois d’août », déclare Théodore Nsangou. Car à la date du 15 août, « on aura réuni l’ensemble des conditions techniques qui montrent que le barrage est opérationnel pour recevoir les 6 milliards de m3 », confirme une source.

Tâches

Pour autant les travaux ne sont pas totalement achevés sur le site. Le taux global de réalisation de 94% prouve qu’il y a encore à faire. Selon le DG de EDC, il est actuellement question de concentrer les efforts sur le montage montages des équipements hydro électromécaniques et l’achèvement de quelques ouvrages annexes indispensables pour l’opérationnalisation technique et l’utilité économique et sociale du Barrage.

«Il nous reste à monter les vannes des évacuateurs, quelques ouvrages connexes et le chantier du remblai de la pose du pont sur le Touraké, pour rallonger la course du bac, afin qu’il puisse continuer à fonctionner après la montée des eaux », confie le DG de EDC. De même, il y a la construction de la préfosse d’érosion, qui est un ouvrage important pour la sécurité du barrage, puisque servant à atténuer la vitesse et la force destructrice de l’eau qui sortira des évacuateurs.

Il y a aussi le seuil de réoxygénation, qui est une sorte de digue permettant de maintenir la qualité de l’eau, car il est destiné à générer l’oxygène dans l’eau pour sauvegarder la faune et la flore aquatique et servir aux besoins des populations situées en aval. « Tout cela devra être terminé d’ici le 15 août. A partir de ce moment, on peut autoriser l’eau à monter au dessus de 3 milliards de m3 et atteindre les 6 milliards de m3 projetés », explique Théodore Nsangou.

De nombreux spécialistes indiquent ainsi que le barrage de Lom Pangar est un ouvrage multifonctionnel et sa mise en eau totale comporte des ramifications dont les enjeux, bien que perceptibles, ne sont pas encore totalement maîtrisés.

Energie

Selon les responsables de EDC, le remplissage total du réservoir qui est en préparation permettra de stocker 6 milliards de m3 et même plus, avec la marge de sécurité liée à la côte des plus hautes eaux, qui peut être atteinte lorsqu’il y a une pluviométrie exceptionnelle. « Il ne s’agit pas d’un processus instantané, mais d’un remplissage progressif qui permettra d’avoir à la fin de la saison des pluies, le volume escompté s’il n’ya perturbation du cycle pluviométrique.

Cette eau sera utilisée pour réguler le débit de la Sanaga et accroître la capacité des ouvrages situés en aval de Lom Pangar, notamment Song Loulou et Edéa. « Avec la mise en eau totale et en fonction de la demande à Song Loulou et Edéa, on pourra atteindre 900 m3/s, voire le débit régulé de 1040 m3/s, qui est projeté lorsque Lom Pangar, en pleine capacités, va lâcher les eaux », explique un responsable de EDC.

Lors de l’étiage 2016, la restitution des 3 milliards de m3 a stockés avec la mise en eau partielle, a permis d’injecter une certaine quantité pour contrôler le débit, cette injection a oscillé entre 450 et 700 m3/s. « Cette opération qui a été techniquement réussie et fortement appréciée par le gouvernement a permis d’injecter directement dans le réseau interconnecté sud (RIS), un apport supplémentaire de 70MGW », indique-t-on à EDC.

Agriculture et pêche

Au-delà de cet aspect énergétique, la retenue d’eau de Lom Pangar servira à arroser les bassins de production agricoles situés dans la zone d’influence du barrage, et au développement de l’activité de pêche dans la partie amont.

Hormis les possibilités d’irrigation, ce vaste bassin qui s’étendra sur une superficie totale de 540 km2, une distance de 120 km sur Lom et 100 km sur le Pangar, constitue un espace privilégié de développement de la pêche. « Les réserves sont estimées à 20 ans de disponibilité du poisson et un chiffre d’affaires annuel compris entre 20 milliards et 30 milliards de FCFA », confie Alphonse Emadak, sous directeur environnement de EDC.