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Infos Business of Thursday, 2 June 2016

Source: cameroon-info.net

Les scandales autour des grands chantiers se multiplient

Un réseau routier en chantier Un réseau routier en chantier

A Bankim, Douala, Kribi et Lobo pour ne pas parler que de ces villes, l’Etat fait face, dans la réalisation de ses grands chantiers, aux mouvements d’humeur, manifestations des populations riveraines. Toutes dénoncent les tripatouillages qui rythment les expropriations.

Cette situation a conduit à l’ouverture de moult enquêtes conduites par le Gouvernement. Des autorités administratives sont aujourd’hui placées en détention provisoire. Le quotidien Mutations édition du 2 juin 2016 fait même savoir que «des menaces d’interpellation planent sur des Ministres, anciens ou en poste».

Il faut dire que le 4 juillet 1985, l’Etat du Cameroun a promulgué une loi relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique ainsi que les modalités d’indemnisation. Le décret de ce texte d’application a été signé le 10 décembre 1987 par le Président de la République. «Les indemnisations sont la compensation que donne l’Etat à une personne physique ou morale pour lui avoir cédé son droit de propriété sur un terrain. D’ailleurs dans ce cas, le titre foncier de l’individu ou de la communauté vivant sur la parcelle est retiré et annulé. L’Etat devient alors propriétaire», explique le quotidien.

Cependant, en regardant de plus près les cas litigieux, du point de vue des experts le problème serait au niveau de la conduite des personnes à la tête des commissions. «Comment peut-on penser qu’une personne qui se retrouve dans un village tout simplement pour des raisons de travail ait plus de pouvoir qu’un natif pour gérer les problèmes d’une communauté ?», s’interroge Samuel Nguiffo Défenseur des droits de l’environnement et des droits des peuples autochtones.

Pour cet expert, la faible représentativité des populations riveraines dans les équipes en charge d’appliquer le texte sur les questions d’expropriations est à déplorer.

En 2012, la Commission nationale de lutte contre la corruption a rendu public un rapport. Lequel faisait mention de 63 requêtes sur 110 introduites par les populations et adressées à Jean François Villon, le Préfet de l’Océan. Dans lesdites requêtes, les populations se plaignaient de la sous-évaluation de leurs propriétés.

A titre d’exemple note le journal, «à Kribi une communauté Bagyéli composée de plus de cinq familles n’aura bénéficié que de trois petites cases en planches et d’une somme de 300 000 Francs CFA comme indemnités pour avoir été déplacée par la société chinoise CHEC».