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Infos Business of Monday, 8 August 2016

Source: 237online.com

Les promesses du barrage de Memve'Elé

Barrage hydro-électrique de Memve-Elé Barrage hydro-électrique de Memve-Elé

Un barrage lancé en 2012 par l’entreprise chinoise Sinohydro, dont on se souvient que le président de la république avait procédé à la pose de la première pierre, dans son concert de louange et de farandoles gargantuesques comme toujours, tourné à son unique et entière gloire.

Atmosphère de triomphe et de félicité dans le train de ce que l’on appelait alors les « grandes réalisations » et qui donnait à penser, y compris aux populations de la Région du Sud, qu’elles bénéficieraient longtemps de larges retombées économiques et sociales, placées dans le cadre d’un vaste programme de responsabilité sociétale et environnementale, dénommé « Programme d’appui aux actions sociales du barrage de Memve’ele ».

Un programme qui, pour l’essentiel, a tourné en une distribution régulière de victuailles à des populations affamées, bien contentes de se retrouver repartant chez elles avec des portions de riz, du sel, du savon et quelques litres d’huile.

Souvent, le PASEM a également accordé des engrais, des brouettes, des pousse-pousse, des boutures de manioc et d’autres faveurs du même genre.

Tout cela, au final, pour des effets de très faible ampleur sur le terrain – d’où le mécontentement souvent bruyant des populations riveraines qui, évidemment, en réclament plus.

Par-delà ces esclandres alimentaires qui participent de l’enracinement historiquement puissant de l’ensemble du système politique et institutionnel autour de ce que Jean-François Bayart appela jadis la « politique du ventre », l’heure de vérité approche cahin-caha pour l’un des plus importants projets dits structurants de l’ère Paul Biya.

200 mégawatts au sortir de cet investissement qui aura nécessité quelques 420 milliards de Francs CFA, mis à disposition – à plus de moitié – par le sempiternel Exim Bank of China, à côté de 112 autres milliards de Francs posés sur la table par la Banque africaine de développement et 65 autres, par le gouvernement camerounais en lui-même.

La mise en eau ne signifie pas pour autant la fin des travaux, puisque, selon les experts, l’inauguration en tant que telle de ce barrage n’interviendra qu’en juin 2017.

Ce qui va encore rendez le temps d’attente long, pour tout le pays, dont le déficit énergétique se sera, statistiquement accru, d’environ 10 pour cent, l’année prochaine.