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Infos Business of Thursday, 7 April 2016

Source: newsducamer.com

Les artisans exposent leur calvaire au SIARC

Le salon international de l’artisanat du Cameroun Le salon international de l’artisanat du Cameroun

Alors que le Salon international de l’artisanat du Cameroun ouvre ses portes, les seigneurs du bois et du fil ne cachent pas leurs problèmes de financement et d’approvisionnement en matières premières.

En levée des rideaux de la 5e édition du Salon international de l’artisanat du Cameroun (Siarc), qui se tient au Parc des expositions de Tsinga à Yaoundé depuis la semaine dernière, Michel Fogué, sculpteur a exposé l’un de ses plus beaux joyaux. Ce grand lit aux allures de lianes attire des curieux.

A coté de lui, un peintre dessine le portrait d’une visiteuse. « C’est magique et original. Les Camerounais ont vraiment du talent », s’exclame un touriste émerveillé.

Du talent ! C’est le moins qu’on puisse dire des œuvres d’art exposés cette année. A en croire certains exposants, de nombreux objets n’ont pas pu être acheminés dans la capitale politique faute de moyens financiers.

En effet, le manque de financement demeure la première entrave à la production massive des œuvres d’art des artisans dans notre pays. Malgré, la création de la Banque des PME, l’accès au crédit reste difficile. « Je reconnais que j’ai du talent parce que mes œuvres sont très prisées à chaque fois que je participe à une exposition. Mon véritable problème est que je n’ai pas de moyens financiers.

On me dit que le gouvernement soutien les ingénieurs de la filière, mais je n’ai reçu aucune aide malgré toutes les démarches entreprises. Je me sens abandonné. Je ne parviens pas à satisfaire toutes mes demandes. J’ai tenté d’obtenir un crédit à la banque des PME en vain », déplore Michel Fogué.

A ce tableau s’ajoute la rareté des matières premières. Legrand, tisserand, s’atèle à confectionner des pagnes traditionnels. Le cœur à l’ouvrage, il énumère ses difficultés. « Je fais ce travail depuis ma tendre enfance. Le fil de coton est de plus en plus rare, ce qui fait que les pagnes que nous confectionnons ne sont plus 100 % coton.

Je suis obligé de mélanger avec du fil brut. Cela me désole parce que ça dénature nos produits », indique t-il. « Les lianes, le rotin et le bois à l’état brut sont actuellement chères voire rares. Il est donc difficile de vendre les objets parce qu’ils coûtent chères selon les clients. De plus, la participation à un tel événement nécessite de gros moyens.

Mais les organisateurs ne mettent pas en lumière seulement nos produits », relève un vannier. Cette 5e édition du Siarc s’ouvre donc cette année avec pour thème « L’artisanat face aux défis de la normalisation et de la compétitivité. »

Ce qui laisse espérer aux artisans que leurs conditions de travail vont intéresser les pouvoirs publics, qui veulent plus que jamais que cette filière devienne compétitive.