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Infos Business of Wednesday, 19 July 2023

Source: Mutations n°5869

Le gouvernement veut sauver la Cicam

A la demande du ministère des Mines, le Bmn a réalisé une étude diagnostic A la demande du ministère des Mines, le Bmn a réalisé une étude diagnostic

La situation de faillite vers laquelle tend la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam), entreprise spécialisée en fabrication de pagnes et serviettes de bain 100% coton, préoccupe le gouvernement. On s’en convainc par la restitution de l’étude diagnostic stratégique global et plan de restructuration de la Cicam, organisée le 14 juillet dernier à Douala.

Le diagnostic de restructuration commandité par le Bureau de mise à niveau des entreprises (Bmn), à la demande du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), « analyse la performance financière de la Cicam sur les 14 derniers exercices et met en relief les causes profondes de la mauvaise santé de cette entreprise publique stratégique ».

Le travail confié à un cabinet camerounais, suite à appel d’offres international restreint, révèle que les difficultés de la Cicam résultent, entres autres, de la « vétusté de son outil de production qui induit une sous-activité structurelle et un cycle d’exploitation déficitaire. A titre d’illustration, en l’état actuel des choses, l’outil de production n’est utilisé sur les sites de Garoua, Cicam 1, Cicam 2 respectivement qu’à 33,7%, 48,91% et 10,83%. Une sous-activité alimentée en outre par l’absence de la matière première qui induit des coûts cachés évalués à 2 milliards Fcfa au titre de la seule année 2020 ».

Au fait, l’entreprise créée en 1965 est endettée et continue de fonctionner avec des outils de la vielle époque. « Le résultat attendu est l’élaboration d’une feuille de route avec des préconisations précises qui permettront à la Cicam de se doter d’un outil de production moderne, mais aussi de réaliser tous les investissements nécessaires pour accroître sa profitabilité et sa contribution au produit intérieur brut », explique le directeur du Bmn, Chantal Elombat Mbedey.

En termes de recommandations, l’on apprend qu’en cas de réhabilitation par l’Etat avec un modèle économique inchangé, le coût de la restructuration est évalué à 48, 263 milliards Fcfa, dont un besoin net en financement de 40, milliards Fcfa. Si l’on opte pour la privatisation d’une partie de l’activité de la Cicam, le coût de sa restructuration passerait à 30, 765 milliards Fcfa, pour un besoin net en financement de 21, 761 milliards Fcfa.

« Les recommandations qui seront formulées au terme de cet audit, seront portées à l’attention du Premier ministre, chef du gouvernement. Et le Minmidt va susciter une rencontre entre les différents départements sectoriels (Minfi, Minepat et Minader) pour que le dossier Cicam soit examiné autour du Premier ministre avec la plus grande priorité. Après cela, il faudrait que des recommandations à très court terme soient implémentées », informe le secrétaire général du Minmidt, Ali Oumar.

Le diagnostic réalisé intervient après celui de l’étude de positionnement stratégique de la filière textile-confection, laquelle a montré qu’à peine 2% de la production nationale de coton, estimée à 327 000 tonnes en 2020, un (record, Ndlr), est transformée localement. Les différents acteurs impliqués estiment que la restructuration de la Cicam redynamisera la filière textile-confection.

Le Cameroun en a besoin pour atteindre le seuil escompté par la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (Snd30) à savoir la transformation locale d’au moins 50% de fibres de coton d’ici à 2030