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Infos Business of Thursday, 14 September 2017

Source: lequatriemepouvoir.com

Le Groupe SABC relance la bataille du premier distributeur de l'eau minérale

Le siège de 'Les Brasseries du Cameroun' Le siège de 'Les Brasseries du Cameroun'

En mettant sur le marché « Vitale », une nouvelle eau minérale, il veut retrouver sa place de leader du secteur actuellement occupée par Supermont.

Au début des années 2000, l’eau minérale en bouteille était perçue comme un produit de luxe au Cameroun. Il fallait débourser au moins 400 FCFA pour s’acheter le format de 1,5 litre. Mais avec la croissance démographique de ces dernières années (la population camerounaise est évaluée aujourd’hui à 22 millions d’habitants) et les difficultés d’approvisionnement en eau potable, la demande a explosé. Le marché global de l’eau embouteillée en 2016 est estimé à plus de 2.200.000 hl, toujours en forte croissance par rapport à 2015 (+32.6 %) indique le Quotidien de l’Economie. Le secteur a franchi un cap de production et plusieurs nouveaux opérateurs ont fait leur entrée sur le marché.

Ils sont 21 opérateurs autorisés à exploiter et commercialiser les eaux minérales et de source au Cameroun, si l’on s’en tient à la liste publiée en 2015 par le ministère des Mines, de l’industrie et du développement technologique. Il s'agit des marques de Semme, Pura, Madiba, Supermont et Tangui. La Société des eaux minérales du Cameroun (SEMC), filiale du Groupe SABC, qui commercialise déjà l’eau minérale Tangui et l'eau de source Aqua Belle, vient de lancer sur le marché une nouvelle marque d’eau : « Vitale ».

Dans ce marché de plus en plus disputé, le dernier-né du marché cherche à se positionner avec son pack de 06 bouteilles de 1,5 litre qui coûte 1300 FCFA dans les points de vente. L’on retrouve aussi dans les rayons des grandes surfaces, « Volcanic » de l’entreprise BATOULA, « Sidemi », « Hesco water » … A ces marques, s’ajoutent celles qui commercialisent de l’eau en sachet : Golden, Royal first Cameroon, Soft Cameroon, la SOGOPROCAM Sarl qui propose des sachets de la marque « Golden mineral » de 500 et 330 ml, la société TAPOCAM avec ses sachets « Eau bonheur » et Aquavita de la société AQUAVITA CRYSTAL S.A, qui distribue à la fois des bonbonnes d’eau et des sachets.



Parmi ces nouveaux acteurs, c'est surtout « Supermont », la marque d’eau minérale produite par la société Source du pays, une société privée créée en 2005 par feu Thomas Fodouop, qui bouscule la hiérarchie. Après quelques années de défaillance, le principal concurrent de Tangui est aujourd’hui leader sur le marché des eaux. La filiale du groupe libanais EI Sahely (ABN) représente environ 52% de parts de marché contre 36% pour les Brasseries du Cameroun, révèle la filiale camerounaise du groupe Castel dans son rapport d’activités 2016.

La stratégie de l’entreprise consiste à démocratiser l’accès à l’eau minérale dans le pays grâce à un conditionnement de 10 litres, vendu à 1 500 FCFA, contre 2 400 FCFA pour la traditionnelle palette de six bouteilles de 1,5 litre. Selon l’analyse effectuée par le Groupe SABC, la bataille se mène sur le terrain des prix, où « Supermont » a pris une avance ces derniers mois.

C’est sans doute cette montée en puissance que la Société des eauxminérales du Cameroun veut juguler avec son nouveau produit « Vitale », dont le prix est en concurrence directe avec « Supermont ».

La concurrence sera saignante au regard des ambitions de « Supermont ». Ce dernier a racheté O’PUR qui représente environ « 6% de part de marché et dispose d’une usine dont la capacité de production actuelle est de 15.000 bouteilles /h et qui a développé un capital sympathie auprès des consommateurs en étant l’un des sponsors officiels de la FECAFOOT », d’après le rapport d’activités 2016 du Groupe SABC. Sans compter les autres acteurs du secteur qui n’ont pas encore dit leur dernier mot.

La conséquence de cette multitude de marques est que dans les supermarchés et autres espaces de vente, les marques occidentales notamment Contrex, Evian, Perrier, Cristallin, Volvic, Badoit, Eau de source pétillante, etc. ne s’achètent plus comme autrefois. Car le « made in Cameroon » est, apprend on, disponible à toutes les bourses : les différents produits sont conditionnés dans des bouteilles de 30 cl litre, 0,5 litre, 1,5 litre et des bonbonnes de 5, 10 ou 18 litres, pour des prix allant de 100 FCFA pour les bouteilles de 30 cl à 2 000 FCFA en moyenne pour la palette de six bouteilles.