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Infos Business of Tuesday, 1 November 2016

Source: cameroon-info.net

Le Cameroun gère mal ses ressources minières - L’Œil du Sahel

Des enfants sur un site d'exploitation minière Des enfants sur un site d'exploitation minière

De l’or entre les mains, mais mal exploité. C’est la conclusion de L’Œil du Sahel. Dans son édition en kiosque le 31 octobre 2016, le journal a réalisé un dossier sur les minerais qu’on retrouve dans la partie septentrionale du Cameroun (Adamaoua, Nord, Extrême-Nord).

Selon le journal, qui se réfère aux chiffres de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), le septentrion compte au moins 19 minerais: le graphite à l’étain, l’or, le cuivre, le marbre, le diamant, le fer, le cobalt, le plomb et le calcaire, l’uranium entre autres. Ce qui classe cette zone parmi les premières en termes de potentiel.

Pourtant, fait remarquer le journal régionaliste, «la situation de pauvreté généralisée dans laquelle vivent les populations du Nord contraste énormément avec les ressources minières et les richesses naturelles de la région». C’est que, sur les 19 ressources minières, même pas la moitié ne fait l’objet d’une éventuelle exploitation.

«Seulement, à ce jour, à peine huit minerais font l’objet d’une attention en vue d’une éventuelle exploration ou exploitation. Si le marbre de Figuil est déjà pleinement exploité, l’uranium a vu son exploitation plombée par la catastrophe de Fukushima en mars 2011. L’or, quant à lui, est actuellement pillé par les orpailleurs clandestins qui n’hésitent pas à passer outre la loi interdisant l’activité humaine dans les aires protégées à la recherche du précieux métal. Selon les pouvoirs publics, la répartition de l’espace géographique ne favoriserait pas une bonne exploitation des minerais. 90% de la superficie de la région du Nord est occupée par des aires protégées. Et la grande majorité des minerais identifiés se trouve dans ces aires protégées», note le journal.

Cette situation n’est pas sans conséquence. Le bihebdomadaire souligne que pendant ce temps, «les populations subissent les contrecoups de la situation. Pendant que l’orpaillage clandestin entraine un climat d’insécurité avec la multiplication des agressions dans les parcs nationaux de Bouba-Ndjida ou du Faro, les populations de Figuil se plaignent de plus en plus de l’absence de solutions palliatives à la dégradation de leur environnement en raison de l’exploitation du marbre et du calcaire. À Poli, ce sont les effets néfastes de l’uranium sur les populations qui commencent à être redoutés. Sur le terrain, des organisations de la société civile ont commencé à s’activer pour faire comprendre aux populations les enjeux et les conséquences de l’exploitation de leurs richesses. En attendant des lendemains meilleurs, le quotidien des populations reste encore difficile».