Infos Business of Wednesday, 18 June 2025
Source: www.camerounweb.com
Le lancement de la Caisse des Dépôts et Consignations du Cameroun (CDEC) ressemble de plus en plus à un décollage sans kérosène.
L’ambition était grande : capter les fonds en déshérence, canaliser les cautions, et faire tourner la machine comme une horloge suisse. Sauf que les banques, elles, ont décidé de jouer aux corsaires.
Non contentes de traîner les pieds, elles ont enrôlé un allié de poids dans leur fronde : la Cobac, régulateur bancaire devenu, malgré lui ou pas, le parrain d’un sabotage bien ficelé. Résultat ? Les centaines de milliards censés alimenter la CDEC restent bien au chaud dans les coffres bancaires, là où ils prennent la poussière à l’abri des regards.
Au 30 avril 2025, la CDEC n’avait réussi à ramasser que 83,5 petits milliards FCFA, loin, très loin, des 400 milliards annuels visés dans son plan stratégique. Un objectif qui, aujourd’hui, tient plus du mirage que de la prévision budgétaire. Et pourtant, il y a un an, le Premier ministre Joseph Dion Ngute avait sorti le fouet administratif pour que les choses bougent.
Mais comme souvent au Cameroun, les injonctions gouvernementales ont la portée d’un klaxon en pleine tempête.
Et les banques ne sont pas seules dans leur danse du refus: les entreprises de l’eau, de l’électricité et de la téléphonie, ces autres champions de la résistance passive, refusent aussi de cracher au bassinet. Ce qui donne un cocktail explosif : un État qui ordonne, un DG qui rame, et des opérateurs qui font les sourds avec une efficacité redoutable.