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Infos Business of Monday, 25 April 2016

Source: 237online.com

La voie bilatérale de l'intégration régionale

Les présidents de la Zone Cemac Les présidents de la Zone Cemac

Dans une Afrique centrale où la construction de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) est une tâche ardue et parsemée d’embûches, les initiatives prises dans le cadre de la coopération bilatérale s’avèrent importantes pour tisser des liens entre Etats et poser ainsi des jalons de l’intégration régionale.

Dans ce contexte, aucun pas positif n’est de trop. Il en va ainsi de la coopération entre le Cameroun et le Congo. Point n’est besoin de remonter loin dans le temps. La fréquence de l’échange des messages entre le président Paul Biya et son homologue congolais Denis Sassou Nguesso témoigne des concertations entre Yaoundé et Brazzaville.

Le Premier ministre, Philemon Yang, a reçu mercredi dernier à l’immeuble Etoile, au nom du chef de l’Etat, le ministre d’Etat, ministre des Transports, de l’aviation civile et de la marine marchande du Congo, Rodolphe Adada. Celui-ci était porteur d’un pli fermé du président congolais à son homologue camerounais.

Le ministre congolais a déclaré devant les journalistes avoir saisi l’occasion pour parler de la coopération, notamment du développement des relations dans le secteur du transport aérien. Les résultats concrets dans plusieurs domaines illustrent l’engagement du Cameroun et du Congo pour mettre ensembleen place les jalons de l’intégration régionale.

Tandis que la mise en œuvre de la libre circulation des personnes et des biens au sein de la CEMAC demeure un véritable casse-tête, les citoyens camerounais n’ont pas besoin de visa pour se rendre au Congo et, bien entendu, vice-versa. Il suffit pour aller à Brazzaville, à Pointe-Noire... de présenter sa carte nationale d’identité ou bien son passeport CEMAC.

Circuler librement entre deux pays de la CEMAC n’est donc pas une utopie. Le brassage des populations des deux pays est aussi facilité par des expériences de jumelage de villes, à l’exemple de Sangmélima et Owando. L’intégration par les transports est aussi une réalité qui prend corps progressivement.

L’exemple le plus connu est la construction en cours de la route entre Sangmélima et Ouesso, dont la décision fut annoncée en 2005 par le président Paul Biya et son homologue congolais Denis Sassou Nguesso. Selon des sources dignes de foi, à l’horizon 2020, les gouvernements camerounais et congolais devront avoir achevé les travaux visant à bitumer les 1624 kilomètres de route reliant Yaoundé à Brazzaville.

Au plan des transports aériens, le sujet vient d’être évoqué à l’immeuble Etoile et au ministère camerounais des Transports, en vue de la densification de la coopération dans ce secteur. 237online.com Un autre domaine qui fait souvent parler de lui dans la coopération entre le Cameroun et le Congo est celui de l’Enseignement supérieur. L’université inter-Etats basée au Cameroun à Sangmélima qui met l’accent sur les hautes technologies contribue aux échanges entre les scientifiques de son domaine et la jeunesse des deux pays.

Le Cameroun et le Congo, en signant des accords sectoriels, s’emploient à mutualiser leurs efforts par des projets intégrateurs pour l’exploitation des ressources du sol et du sous-sol le long de la frontière entre les deux pays. Il faut espérer que ces jalons servent à baliser les voies d’une intégration régionale qui se hâte lentement de concrétiser les ambitions affirmées par la charte de la CEMAC.