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Infos Business of Thursday, 11 August 2016

Source: cameroon-info.net

La hiérarchie de la Bicec a organisé le pillage - Auditeur

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Dans un entretien avec le quotidien Le Jour, Pierre Numkan explique les échecs, les failles et les insuffisances du système bancaire camerounais.
Juste quelques jours après l’incarcération d’Innocent Ondoa Nkou, ancien Directeur Général (DG) adjoint de la Banque Internationale du Cameroun pour l’Épargne et le Crédit (BICEC), de Benoît Ekoka, expert comptable, et de Samuel Ngando Mbongue, l’ancien directeur de la comptabilité et de la trésorerie de la banque, Pierre Numkam, l’auditeur bancaire présente les insuffisances du système bancaire camerounais. Il s’est entretenu avec le quotidien Le Jour. Celui-ci livre le contenu de cette interview dans son édition du 10 août 2016.

A la question de savoir comment des opérations frauduleuses ont pu être menées pendant 12 ans sans que la haute hiérarchie de la BICEC et le gendarme sous régional la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC), ne soient au courant, Pierre Numkan répond: «vous parlez de DG, mais quand le directeur de la comptabilité et le DGA sont impliqués à ce que la presse révèle, que voulez-vous ? C’est cette haute hiérarchie-là même qui a organisé le pillage de la banque. Je crois que, par rapport à la banque, le réseau de complicités internes doit être encore beaucoup plus large que ça. Maintenant s’agissant de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale, je pense que déjà la COBAC ne peut pas être un peu partout, il faut le dire à leur actif. Mais je dois dire aussi à leur passif que les agents de la COBAC même sont véreux et sont corrompus».

Au sujet des leçons à tirer de cette malheureuse situation que vit la BICEC, Pierre Numkan déclare: «le peuple doit s’organiser pour assurer le contrôle de ses propres dépôts. Vous ne pouvez pas confier votre bien en dépôt sous la garde de quelqu’un et ne jamais chercher à savoir ce qu’on en fait. La BICEC n’est pas plus pourrie que d’autres banques et microfinances au Cameroun dont je tais le nom. Je continue à le dire et j’insiste qu’il n’ya pas mal de banques classiques qui sont dans des situations extrêmement critiques. Donc, ne soyez pas surpris qu’après la BICEC vous voyiez une banque tomber».