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Infos Business of Wednesday, 16 March 2016

Source: cameroon-tribune.cm

Issa Tchiroma parle des réformes économiques

Issa Tchiroma Bakary, ministère de la Communication Issa Tchiroma Bakary, ministère de la Communication

La tonalité était conviviale. Les exposés riches d’informations sur le climat des affaires au Cameroun. L’essentiel a été ainsi dit sur l’économie numérique au Cameroun, les instruments de financement alternatifs des entreprises camerounaises, la création d’entreprises, la problématique de l’emploi des jeunes, l’allégement des procédures fiscales et la problématique foncière.

Les exposants venus du gouvernement, des mouvements patronaux (Ecam, Mecam) et du monde de la finance ont tracé la voie à même d’aboutir à une meilleure perception de l’environnement des affaires au Cameroun. Et au terme de cette phase consacrée aux échanges, le Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang, a tenu à ce que les interventions des différents exposants soient suivies par « une conversation » et non un débat comme arrêté dans le programme officiel. La 7e session du Cameroon Business Forum a globalement connu une réussite. Le gouvernement s’est mobilisé comme d’habitude.

Un peu plus de 15 ministres (en charge des questions de gouvernance, des dossiers économiques et d’emploi), les directeurs généraux des entreprises publiques, les capitaines d’industrie, les partenaires au développement et les médias ont honoré le rendez-vous. Et même que désormais, les médias seront un allié de poids du Cameroon Business Forum.

Les mouvements patronaux, divers exposants ont ainsi manifesté la volonté de se faire désormais accompagner par la presse. Le Premier ministre a accédé à cette doléance du secteur privé, puisque le ministre de la Communication a rejoint la suite de Philemon Yang. Et hier, après les travaux, mission a été confiée au ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, d’organiser un point de presse. Le MINCOM était assisté dans cet exercice par le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey.

Lors de sa prise de parole à l’ouverture de cette concertation, le chef du gouvernement a réitéré la volonté des pouvoirs publics d’œuvrer dans le sens de l’amélioration du climat des affaires au Cameroun. C’est ainsi que pour ce qui est des réformes, Philemon Yang a déclaré devant les représentants des organisations internationales qu’en six ans, 120 réformes ont été effectivement mises en œuvre pour améliorer l’attractivité à entreprendre au Cameroun. Il s’agit donc environ de 20 mesures importantes par an.

Mais le PM a reconnu que des efforts sont à fournir par rapport au rythme des réformes et à leur appropriation par les différents acteurs de la vie économique. « Ceci pose le problème de la communication sur les réformes entreprises et celui de leur effectivité. Ce dernier aspect mérite de notre part, un examen minutieux », a-t-il précisé. A quoi sert-il, en effet, d’entreprendre une réforme si à son aboutissement, elle doit encore connaître des lenteurs dans son application ? S’est interrogé le PM. Il ressort de la 7e session du CBF que les lignes devront bouger dans le dispositif réglementaire au nom de l’assainissement du climat des affaires.

Le rapport du secrétaire permanent du Cameroon Business Forum, Moïse Ekedi, a ensuite donné une photographie des actions engagées en 2015. En tout, 20 recommandations couvrant dix chantiers de réformes ont été adoptées au cours de la 6e session du Forum. Parmi ces recommandations, on compte onze nouvelles et neuf reconductions. Certaines ont fait l’objet de requalifications. De l’exposé du secrétaire permanent du CBF, les 250 participants ont retenu qu’au cours de l’année 2015, exceptionnellement prolongée jusqu’au 31 janvier 2016 en raison des délais supplémentaires requis pour la mise en œuvre effective de certaines réformes, quatorze recommandations sur vingt, sont soit exécutées, soit en cours de finalisation avec une progression satisfaisante par rapport aux délais fixés.

Pour ce qui est du rapport Doing Business 2016, le rang du Cameroun a connu une chute de quatre places, passant de la 168e place à la 172e place sur 189 pays. Cette chute trouve sa justification dans les facteurs exogènes (changement de méthodologie, publicité négative constante sur les pays d’Afrique centrale en général, inconsistance des contributeurs sollicités pour donner des avis sur le Cameroun) mais aussi dans les facteurs endogènes (lenteur dans la mise en œuvre des lois, règlements, mesures administratives ou recommandations ; manque de communication à l’interne ou au public des nouvelles réformes et de leur mise en application immédiate ; absence d’un suivi régulier de la mise en œuvre des réformes, le Comité de suivi du CBF se réunissant de moins en moins ; une résistance aux changements observés sur le terrain, dans l’application des directives, très souvent liés aux intérêts personnels, rendant ainsi caducs tous les efforts déployés en amont).

Note gaie cependant, à la requête du gouvernement, une feuille de route spécifique a été élaborée avec l’assistance de l’équipe Doing Business Advisory. Selon les explications du secrétaire permanent du CBF, cette feuille de route porte sur un plan d’action sur deux ans et a pour but d’adresser la problématique particulière visant à une meilleure perception du climat des affaires au Cameroun à travers l’amélioration de son classement. La mise en œuvre dans les délais des recommandations de cette 7e session du CBF va certainement davantage faire bouger les lignes.