Infos Business of Wednesday, 10 September 2025

Source: www.camerounweb.com

Finance islamique en Afrique : Afriland First Bank mise sur les PME pour révolutionner le secteur

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Dans une révélation exclusive, le magazine Jeune Afrique dévoile la stratégie ambitieuse d'Afriland First Bank pour démocratiser la finance islamique en Afrique subsaharienne. Mamoudou Hamadou, responsable de la "Fenêtre finance islamique" du premier groupe bancaire camerounais, livre ses projets pour transformer ce secteur encore confidentiel en véritable levier de développement économique.



Selon les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique, la finance islamique représente actuellement 70 milliards de francs CFA d'encours chez Afriland First Bank, soit à peine 5% des encours totaux de la filiale camerounaise. Un chiffre qui révèle paradoxalement l'énorme potentiel de croissance de ce segment, particulièrement quand on sait que ce même montant représente près de 65% des encours de la filiale ivoirienne du groupe.
Ces révélations de Jeune Afrique mettent en lumière une réalité méconnue : l'Afrique subsaharienne ne représente que 0,7% des actifs mondiaux de la finance islamique en 2023, se positionnant en dernière place mondiale. Pourtant, comme l'indique Mamoudou Hamadou dans ses déclarations exclusives au magazine, "si j'étais un homme d'affaires et que l'on me présentait la finance islamique, indépendamment de ma religion, je porterais mon choix sur les produits qu'elle propose".


L'enquête exclusive de Jeune Afrique révèle comment Afriland First Bank a choisi de cibler prioritairement les petites et moyennes entreprises, secteur traditionnellement délaissé par les banques classiques en raison du manque de garanties. Mamoudou Hamadou explique au magazine la révolution que représentent les produits comme le Mourabaha ou le Ijara : "ces contrats mettent directement à disposition des entreprises des actifs, résolvant le problème de garantie".
Cette stratégie, dévoilée en exclusivité par Jeune Afrique, s'inscrit dans l'ADN du groupe Afriland First Bank, qui se positionne déjà comme la banque camerounaise distribuant le plus de crédits aux PME en volume. La finance islamique devient ainsi un outil supplémentaire pour renforcer cet engagement historique envers les entreprises africaines.



Dans ses révélations à Jeune Afrique, Mamoudou Hamadou dévoile une approche innovante qui distingue radicalement la finance islamique du système bancaire traditionnel. "Avec la finance islamique, la banque est plus impliquée dans la réussite, car, en achetant un bien, une machine-outil par exemple, à une entreprise, elle devient un partenaire industriel", confie-t-il exclusivement au magazine.

Cette philosophie, mise en lumière par l'enquête de Jeune Afrique, transforme fondamentalement la relation banque-entreprise. Au lieu de se contenter d'analyser les bilans financiers, les établissements pratiquant la finance islamique s'impliquent directement dans l'activité réelle des entreprises, créant un "vrai partage du risque et des bénéfices" selon les termes utilisés par le responsable d'Afriland dans son interview exclusive.


L'investigation de Jeune Afrique révèle des projets d'envergure jusqu'alors tenus secrets. Afriland First Bank envisage la création d'une banque islamique totalement autonome d'ici trois à cinq ans, une information exclusive dévoilée par le magazine. Cette ambition s'appuie sur la reconnaissance internationale du groupe, devenu "l'interlocuteur privilégié des organisations internationales sur ce segment" selon les révélations de Jeune Afrique.
Le magazine dévoile également comment le groupe camerounais a su anticiper les évolutions réglementaires. Comme l'explique Mamoudou Hamadou dans son entretien exclusif : "Lorsque nous avons démarré cette activité, la réglementation n'était pas publiée. Être moteur de l'innovation, c'est accepter les contraintes et l'adversité."


L'enquête exclusive de Jeune Afrique met en lumière un enjeu majeur révélé par Mamoudou Hamadou : en Afrique subsaharienne francophone, six adultes sur dix n'ont pas de compte bancaire. Pour remédier à cette situation, le responsable d'Afriland multiplie les initiatives, notamment à travers les Journées communautaires de la finance islamique dans la CEMAC depuis 2023.
Cette approche pédagogique, dévoilée en exclusivité par Jeune Afrique, s'inscrit dans la vision du fondateur Paul Kammogne Fokam, qui avait révolutionné la microfinance camerounaise en créant des coopératives autogérées par les communautés. Mamoudou Hamadou suit cette philosophie en adaptant les principes de la finance islamique au contexte africain.


Les révélations exclusives de Jeune Afrique dessinent ainsi le portrait d'un secteur en mutation, porté par des acteurs visionnaires qui voient dans la finance islamique non pas un produit de niche, mais un véritable outil de transformation économique pour l'Afrique.