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Infos Business of Wednesday, 26 January 2022

Source: www.camerounweb.com

Famine à l’horizon: le 'couscous', aliment de base à Batouri manque déjà sur le marché

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La situation est presque alarmante selon nos confrères du journal « Le Jour » qui partagent avec les Camerounais, la gravité de la situation un article de sa livraison de ce mercredi 26 janvier 2022.

L’aliment de base fait défaut aux populations du chef-lieu du département de la Kadey en ce moment.

Depuis quelques temps la farine de manioc vulgairement appelé couscous, aliment de base des populations autochtones de cette localité, fait défaut à de nombreuses familles. Cette pénurie est due au fait que l’année dernière une entreprise chinoise spécialisée dans la transformation du manioc en tapioca, farine, amidon, galette, gâteau, avait acheté directement toutes les plantations des tubercules de manioc auprès des cultivateurs et ces derniers n’avaient pas songé à faire de nouvelles plantations.

"Beaucoup de personnes n’ont pas pensé préparer de nouvelles plantations, elles attendaient que les chinois récoltent le manioc dans les anciennes parcelles pour les réhabiliter et semer à nouveau, mais les chinois n’ont pas été rapides si bien qu’au moment où ils ont libéré les espaces, il se faisait déjà tard pour mettre les boutures de manioc en terre", explique Jacqueline Frida Mpouze cultivatrice

"Ce n’est pas une bonne technique de vendre la production en terre parce que vous êtes conditionnés par l’acheteur, et lorsqu’on se prête à cette transaction on n’est obligé de créer de nouvelles plantations chaque année ce qui n’est pas dans les habitudes des populations", ajoute à Madeleine Simbal Ngoup, délégué du GIC - Espoir et Vie. Cette société achète un kg de manioc à 500fcfa, et dans la foulée pour qu’une ménagère se procure un tas de deux petits tubercules elle doit débourser 300 FCFA alors qu’une cuvette de couscous qui se négociait à 3000 FCFA s’achète aujourd’hui à Batouri à 7000 voire 8000 FCFA.

"On ne peut plus manger du couscous parce que les chinois sont là, nous sommes nés dans le couscous, nous avons grandi dans le couscous, notre vie est dans cet aliment, et on nous prive subitement du couscous, c’est nous sacrifier » se lamente Eugene Soumye, un habitant de Batouri. Farine de manioc Du côté de la société WANG on soutient que le couscous étant l’aliment de base des populations autochtones , une priorité est mise sur la production en grande quantité de la farine de manioc afin qu’elle soit toujours à la disposition des ménages et à vil prix : « nous avons une capacité de production de farine de manioc qui nous permet de satisfaire largement la demande , et nous mettons la farine de manioc à la disposition des ménages , nous avons mis sur pied un système de distribution de nos produits, ce qui permet de trouver nos produits dans les villages même les plus enclavés", affirme Jules Tchokonte ,le Directeur commercial de la société WANG.

Les consommateurs eux ne sont pas satisfaits de la qualité du produit que l’entreprise chinoise leur propose : « La bonne farine ne se fait pas à la machine, il faut tremper le manioc dans l’eau, il fermente puis on sèche au soleil, à la fin on a un bon couscous. La farine des chinois est élastique et elle ne colle pas au doigt, elle n’est pas bonne. En plus manger ce produit c’est bafouer notre culture», se révolte Michelle Bernardine Fianghiang, une autre résidente de la ville.