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Infos Business of Wednesday, 20 January 2016

Source: Mutations

Entretien routier : Les entreprises sous pression

Photo d'archive utilisée juste a titre d''illustration Photo d'archive utilisée juste a titre d''illustration

Ce lundi matin , Dieunedort Souffo Tchinda, coordonnateur des projets de l’entreprise Tella Business international a l’air tendu. Le ministre des Travaux publics vient de sonner la fin de la récréation. Le coordonnateur des projets de quatre tronçons dans la Haute-Sanaga n’a pas encore bouclé l’exécution de ses projets.

Il se console toutefois de ce qu’il ne fait pas partir de ceux qui n’ont pas encore entrepris l’exécution des travaux, mais plutôt de ceux qui ont pris du « retard » dans le lancement. « J’ai commencé avec un léger retard dû à quelques difficultés administratives, dans la mesure où j’ai été notifié en août 2015. Il fallait qu’on procède à une redéfinition des tâches à exécuter.

Quand on a un contrat de marchés publics, surtout de l’entretien routier, nous devons, avec l’administration, descendre sur le terrain pour faire un état des lieux, parce qu’il peut avoir eu des dégradations entre le moment où on a monté le projet et le moment où nous venons pour l’exécuter», explique Dieunedort Souffo Tchinda. Il ajoute par ailleurs que « s’il y a eu de nouvelles dégradations, alors une équipe de projets constate cette dégradation et redéfinit les tâches à exécuter. Il se trouve que mon entreprise et la mission de contrôle ne se sont pas accordées sur ce qui est des tronçons à redéfinir et ça a pris un certain temps», justifie le coordonnateur.

S’il ne tient pas à se prononcer ouvertement sur le niveau d’avancement de ces chantiers, il avoue être à « 36% de l’exécution du dernier projet démarré en décembre dernier ».

Pierre Célestin Ntep de l’entreprise Socotrex Tp Sarl évoque pour sa part la situation de la trésorerie de l’État, mais aussi des problèmes internes à l’entreprise, notamment le décès du promoteur, comme frein à l’exécution du marché dont il avait la charge. Prévu pour être livré en fin 2014, il promet que le projet qui est en cours d’exécution dans le département du Nyong et Kellé sera finalement livré en mars prochain.

Contraintes administratives, problèmes internes aux entreprises, etc., le ministre des Travaux publics ne veut plus d’excuses. «J’ai fait venir toutes les entreprises impliquées dans l’entretien des routes sur la base d’un travail d’identification et d’audit que nous avons fait ; vous pouvez noter avec moi que le niveau de traficabilité de nos tronçons de route n’est pas acceptable. Ces entreprises pourtant y sont», diagnostique Emmanuel Nganou Djoumessi. La série de concertations qui a démarré hier a donc pour objectif de « voir avec les entreprises ce qui fait problème et assainir les tronçons de route en éloignant cette sorte de prise en otage par des entreprises qui ne sont pas performantes et repartir sur de bonnes bases», poursuit-il. Des sanctions prévues par la réglementation en vigueur pourraient être appliquées aux entreprises défaillantes.

Solutions

Un communiqué du Mintp indique également qu’une procédure d’urgence, des appels d’offres en vue du recrutement de prestataires capables d’effectuer les travaux d’entretien sur plusieurs tronçons de routes pourraient être lancés. En effet, la situation de l’entretien routier au Cameroun est préoccupante. Tenez, au terme d’exercice 2015, il a été constaté un empilement de programmes d’entretien du Fonds routier, du fait des lenteurs observées dans l’exécution des travaux d’une part et le démarrage desdits travaux d’autre part. Les marchés des programmes triennaux 2008-2010, 2009-2011, 2010-2012 et 2011-2013 sont toujours en cours d’exécution. En 2016, 406 contrats d’entretien routier sont appelés à se poursuivre, dont 145 pour des travaux de cantonnage. Par contre, 92 de ces contrats ne font pas l’objet des travaux du fait de la défaillance des entreprises.

Pour l’exercice 2016, le guichet entretien du Fonds routier porte sur un montant global de 89 593 695 267 Fcfa, dont une programmation de base de 47 782 634 731 Fcfa. Sont concernés par les travaux d’entretien routier financés par les ressources 2016, les routes en terre et bitumées du réseau classé prioritaire, les routes rurales prioritaires, la route nationale n°3 Yaoundé-Pont Ndoupé-Douala-Limbé.