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Infos Business of Saturday, 14 May 2016

Source: camer.be

Conjonture : Sosucam croule sous son sucre

Conjonture : Sosucam croule sous son sucre Conjonture : Sosucam croule sous son sucre

L’entreprise n’arrive pas à écouler les stocks qui s’amoncèlent dans ses usines.

Le contraste est saisissant. Il y a de cela quelque mois, lors du dernier ramadan, des rumeurs ont couru sur l’incapacité présumée de la Société Sucrière du Cameroun (Sosucam) à produire assez de sucre pour satisfaire la demande des consommateurs qui atteint des pics lors de cette fête religieuse. En réponse à cette « information » qui a circulé dans les couloirs, le Président Directeur Général de la Sosucacam, Louis Yinda, avait déjà lors de sa présentation de voeux à la presse en Février dernier, présenté une situation aux antipodes de cette rumeur qui enflait. Non seulement la Sosucam continuait à assurer sa mission d’approvisionnement en sucre du pays mais elle était même en surproduction avec des milliers de tonnes de sucre disponibles dans ses magasins.

Cette situation de mévente s’est hélas accentuée ces derniers mois et la direction de l’entreprise a convié la presse nationale à venir elle-même faire l’état des lieux. Hier Jeudi 12 Mai, une trentaine de journalistes ont ainsi pu faire le tour des usines de Nkoteng et de Mbandjock pour attester d’une situation inédite dans ce fleuron de l’industrie camerounaise.

Ce sont au total 58.800 tonnes de sucre qui sont en souffrance dans les magasins de Nkoteng, Mbandjock, Douala et Ngoundéré. Dans l’imposant magasin de Nkoteng il est désormais difficile de circuler. La production déborde. Ici, il est surtout question de sucre granulé destiné aux industries. 38.000 tonnes n’ont pas trouvé preneur et encombrent les couloirs. « Nous continuons de travailler, nous produisons du sucre mais nous avons du mal à l’écouler », se désole Christian Eboulle, le chef service stockage, expédition et logistique, qui conduit la visite guidée.

A l’usine de Mabandjock, ce sont surtout les petits paquets de sucre propres à la consommation dans les ménages qui débordent. Ici encore, on doit rogner sur les couloirs pour caser ce produit qui ne trouve plus preneur. 16.800 tonnes n’ont pas été vendus. « Mais où est donc notre consommateur », s’écrie Barbara Melem qui s’occupe de la communication chez Sosucam.

Presqu’un cri de détresse car le tableau n’est guère reluisant sur les autres sites de l’usine. 13 et 14 milles tonnes sont « moisissent » dans les usines de Douala et de Ngaoundéré. Les pertes de l’entreprise donnent le tournis. Pour la présente campagne, elle n’a pu écouler que 8.000 tonnes par mois contre 13 à 14 milles pour les exercices précédents alors même que la campagne s’achève ce mois de Juin.

A qui profite la contrebande

A ce rythme, l’asphyxie guette cette entreprise qui emploie plus de 8.000 camerounais. A quoi attribuer ce trou d’air qui vire progressivement à la crise ? « La contrebande est en train de tuer la Sosucam et l’Etat doit réagir », s’indigne un observateur averti de la filière sucrière au Cameroun en réponse à notre interrogation. Ces informations sont confirmées par la cellule de communication de l’entreprise qui en appelle au sursaut patriotique des camerounais et à l’action de l’Etat pour faire reculer le fléau.