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Infos Business of Monday, 23 October 2017

Source: jeuneafrique.com

Cameroun: l'actionnaire majoritaire de BICEC sur le pied de départ

Le groupe BPCE a donné le 11 octobre dernier une orientation pour son désengagement en Afrique Le groupe BPCE a donné le 11 octobre dernier une orientation pour son désengagement en Afrique

C'est une information exclusive de Jeune Afrique Business+, le confidentiel business du groupe de presse panafricain. Dans le cadre de la préparation de son plan stratégique 2018-2021, la Banques populaires et Caisses d’épargne (BPCE) étudie la possibilité de se désengager de l’Afrique.

«Le conseil de surveillance du groupe mutualiste français a donné, le 11 octobre, une orientation dans ce sens à François Pérol, son président du directoire. Concrètement, rien n’est encore acté, selon nos sources, mais l’option d’une vente en bloc est envisagée.

Il revient donc à François Pérol de mener une réflexion sur cette option et de livrer ses conclusions dans les prochaines semaines ; lesquelles serviront de base à la prise de décision», écrit le journal.

La décision finale du groupe bancaire français est attendue avant la présentation du plan stratégique 2018-2021, prévue en décembre. Mais la nouvelle ayant fuité dans les rangs du groupe bancaire, un vent de panique s’est installé au sein des équipes africaines, notamment au Cameroun où la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec), est détenue à 68,5% par BPCE.

Le lundi 16 octobre, Alain Ripert, le directeur général de la Bicec, aurait même, à en croire Jeune Afrique Business+, successivement convoqué un comité exécutif et un comité de direction pour rassurer les employés. Certains ayant travaillé à la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Cameroun (Bicic ; ancêtre de la Bicec) ont encore en mémoire le départ en 48 heures de BNP du pays, en 1994, suivi de deux plans sociaux douloureux.

Antécédent

Ces inquiétudes sont d’autant plus justifiées que lors du Conseil d’administration de la Bicec tenu le 17 mars 2017 à Paris, le groupe français menaçait déjà de quitter le pays si sa demande de rescrit fiscal, introduite auprès de la direction générale des impôts à la suite de la vaste fraude qui a fait perdre à la banque plus de 50 milliards de francs CFA, ne recevait pas une réponse positive.

«Monsieur Levayer, directeur général de BPCE International, rappelle que l’impact de la fraude est conséquent et que BPCE International soutient la proposition faite sur le rescrit. Par ailleurs, le groupe souhaite continuer à investir dans sa filiale camerounaise, mais si aucun accord n’était trouvé, cela pourrait avoir pour conséquence une remise en cause de la présence du groupe BPCE au Cameroun.

Il est donc essentiel de trouver un accord équilibré pour permettre à la Bicec de continuer d’investir», peut-on lire dans le procès-verbal (PV) de cette réunion. En dehors de la Bicec, le groupe hexagonal détient intégralement la mauricienne Banque des Mascareignes (Maurice) et la Banque congolaise internationale (BCI; Brazzaville), 71% de la Banque malgache de l’Océan indien (BMOI), 60% de la Banque tuniso-koweitienne(BTK), 9,7% de la Banque nationale de développement agricole du Mali (BNDA) et 4,9% du marocain Banque centrale populaire (BCP).

Nombre de filiales africaines de BPCE traversent une période difficile. BTK a essuyé une perte de - 82,5 millions de dinars en 2016. La Bicec se démène pour compenser la perte de plus de 50 milliards de francs CFA issue de détournements frauduleux découverts en février 2016. La conjoncture macroéconomique délicate au Congo-Brazzaville affecte BCI. «Seule la BMOI se porte bien !», précise une source interne au groupe.