Biya reproche aux ministres la sous-consommation des crédits

Dans une communication spéciale faite lors du conseil des ministres qui s’est tenu jeudi 15 octobre 2015, le président camerounais Paul Biya a invité son gouvernement à faire preuve d'inventivité et de créativité, face aux défis que traverse son pays. La rencontre était la première, depuis le léger réaménagement gouvernemental effectué le 02 octobre dernier

« J’avais dit, il n’y a pas si longtemps, que l’équipe gouvernementale devait se considérer comme un gouvernement de mission. Il fallait entendre qu’elle n’était pas là pour expédier les affaires courantes mais pour inventer, créer et réaliser. Je réitère aujourd’hui plus que jamais cette directive. Parce que c’est ce que le peuple camerounais attend, et parce que nous le lui devons », a-t-il déclaré

Pour le président camerounais, la lutte contre l'insécurité provoquée par le mouvement Boko Haram dans la partie septentrionale du pays et la baisse des cours des matières premières constituent aujourd'hui un frein au développement du pays et il a décidé de ce fait d'en faire des priorités.

« La seconde priorité du gouvernement sera de tout faire pour maintenir, voire augmenter le rythme de notre croissance. La baisse des cours du pétrole et l’effort budgétaire consenti pour notre défense vont évidemment compliquer notre tâche. Mais je suis persuadé que nous disposons de réserves de croissance », a fait savoir M Biya

Il a aussi reconnu indirectement, que ses ministres devront surmonter un certain nombre de défis structurels, notamment un manque de coordination entre les départements ministériels, une organisation peu optimale dans le fonctionnement des ministères, des projets dont la maturation prend trop de temps, et la sous-consommation des crédits.

« Vous devrez, de façon constante, être habités par ces principes qui constituent la force des grands commis de l’Etat et des bâtisseurs : discipline, esprit d’équipe, dévouement, loyauté, intégrité et patriotisme », a-t-il dit à l'endroit de ses ministres. Le pays a débuté l'année sur un repli de croissance comparé à la performance du dernier trimestre 2014, mais table sur une croissance de 6% en fin 2015.

En visite statutaire au Cameroun, le fonds monétaire international (FMI) a invité les autorités à se pencher sur le risque de surendettement qui se dessine, alors que le pays s'apprête à mobiliser des ressources sur un marché international des capitaux devenu trop cher.

Et enfin, malgré des performances positives, ces cinq dernières années, le pays doit encore rattraper des points de croissance sur les objectifs qu'il s'est fixé dans son Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi.