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Infos Business of Saturday, 4 April 2015

Source: Investir au Cameroun

Acha Leke, le Lion indomptable de la finance

«Lions on the move», connaissez-vous ? Eh bien, c’est un rapport du célèbre cabinet américain McKinsey publié en 2010, et qui décrypte les économies les plus dynamiques du continent africain.

Parmi les rédacteurs de ce rapport, dont une nouvelle édition à paraître en 2015 est actuellement en préparation, se trouve le Camerounais Acha Leke, natif de Fontem, dans la région du Nord-Ouest, apprend-on dans un portrait que vient de lui consacrer l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique.

Arrivé au siège de la région Afrique sub-saharienne de McKinsey à Johannesbourg en 1998 pour un stage, Acha Leke fait désormais partie des 350 consultants que compte ce cabinet sur le continent noir.

Titulaire d’un diplôme en génie électrique à l'université de Stanford, aux États-Unis, ce fils de médecin s’est très rapidement imposé dans le landernau de la finance sur le continent.

«Son esprit d'entreprise et son bilinguisme lui ont permis de dépasser des barrières devant lesquelles beaucoup s'arrêtent», a confié à Jeune Afrique son compatriote Cyrille Nkontchou, qui dirige la société d'intermédiation boursière Liquid Africa et a fondé le fonds d’investissements Enko Capital, basé à Johannesbourg et à Londres.

De sa position chez McKinsey à Johannesbourg, Acha Leke, 42 ans, a beaucoup travaillé sur l’économie nigériane. Il s’y est même installé entre 2010 à 2013, pour des travaux qui ont permis à l'administration nigériane d’augmenter ses recettes fiscales de 700 millions de dollars (environ 420 milliards de francs Cfa).

Mais, ce consultant camerounais est surtout présenté comme l’un des «architectes des plans Émergence du Togo, du Sénégal et du Gabon côté francophone, et de Kenya Vision 2030 côté anglophone».

En plus de ses activités sur des questions financières et d’économie, Acha Leke s’intéresse également aux questions d’éducation. De ce point de vue, apprend-on, «avec son ami ghanéen Fred Swaniker, il est l'un des fondateurs de l'African Leadership Academy de Johannesburg, qui prépare en deux ans une centaine de jeunes issus de 43 pays africains à intégrer les meilleures universités internationales».

Il a également créé un réseau d’entrepreneurs, l’African Leadership Network, qu’il espère pouvoir être le terreau des futurs bâtisseurs de l’Afrique. «Il y a eu trois générations de leaders africains avant nous : celle de Nyerere et Nkrumah, qui a obtenu les indépendances et bâti nos États ; celle du général Abacha, qui les a détruits ; et celle, actuellement au pouvoir, de Kagamé ou Johnson Sirleaf, qui a amené la croissance. C'est désormais au tour de ma génération. Elle devra apporter la prospérité, notamment grâce aux échanges intracontinentaux», soutient-il.