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Infos Business of Friday, 7 October 2016

Source: cameroon-info.net

4 milliards de pots-de-vin versés chaque année aux agents de l’État

Exploitation du bois au Cameroun Exploitation du bois au Cameroun

L’ONG Action for Sustainable Developement a ressuscité une enquête de septembre 2014 du Centre pour la Recherche Forestière Internationale (CIFOR) qui pointe près de 6 millions d’euros (environ 4 milliards de FCFA) par an en pots-de-vin que les opérateurs artisanaux reversent aux représentants des ministères, à la police locale, aux militaires et aux douaniers. «La taxation informelle est omniprésente le long de la chaîne de production. Selon les résultats, les opérateurs artisanaux versent environ 9 % de leurs marges», note l’étude du CIFOR.

D’après Le Quotidien de l’Économie du vendredi 7 octobre 2016, le SAILD note que l’exploitation forestière industrielle au Cameroun est fortement extravertie, avec une production principalement destinée à l’export, tandis que la demande et la consommation du bois dans le marché domestique sont très importantes.

«Le volume total de bois exportés pour l’année 2014 est de 1 414 152 m3, dont 780 137 m3 de grumes de bois transformés. Tandis que, estime la production annuelle de sciages informels à 715 000 m3 et révèle qu’environ 75% du bois destiné au marché intérieur est quant à lui produit illégalement. Et pourtant le Cameroun s’est engagé depuis 2010 dans des accords commerciaux bilatéraux appelés accords de partenariat volontaire (APV)», peut-on lire.

Le CIFOR explique cependant qu’au Cameroun, les usagers des forêts et les négociants au niveau local sont généralement absents des négociations nationales sur l’Accord. Par capacité d’organisation médiocre, il est quasiment impossible de les réunir étant donné qu’ils sont éparpillés sur l’étendue du territoire national. Aussi, souligne le journal, des tensions existent entre la volonté affichée des pouvoirs publics de les faire sortir du secteur informel et le comportement de fonctionnaires décentralisés à la recherche de rentes.

Le CIFOR préconise l’implication des autres ministères, en particulier ceux des Finances, de l’Agriculture et de l’Administration Territoriale. Pour éviter l’échec de la mise en œuvre si l’on ne pèse pas dès le départ les avantages et les inconvénients du système (les coûts pour les opérateurs). Le secteur représente environ 4% du PIB, fait rentrer près de 62 millions euros (40,6 milliards de FCFA) de recettes annuelles dans les coffres de l’État et entretient environ 13 000 emplois formels et 45 000 emplois informels directs, indique Le Quotidien de l’Économie.