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Actualités of Lundi, 7 Mai 2018

Source: camer.be

Atanga Nji est un névrosé sanguinaire - Vincent Sosthène Fouda

L'homme politique Vincent Sosthène Fouda et le ministre Atanga Nji L'homme politique Vincent Sosthène Fouda et le ministre Atanga Nji

Alors que les réseaux sociaux sont inondés d’images et de vidéos de villages entiers en feu dans le Nord Ouest et le Sud Ouest anglophone, Vincent-Sosthène FOUDA adresse une correspondance au Chef de l’État Paul Biya dans laquelle il lui demande « où se joue aujourd’hui le destin du Cameroun ? » Il invite aussi le président de la République à se débarrasser de son ministre de l’administration territoriale qu’il juge « dangereux pour la paix, parce qu’il est un névrosé d’une époque sanguinaire ».

Monsieur le Président, le destin de ce pays se joue où exactement ?

Monsieur le président, j’ai été au front Nord, oui dans l’Extrême, apporter un peu de réconfort à nos soldats mais aussi à nos compatriotes chassés de leurs villages, assiégés dans leurs villes. Je vous ai fait un rapport direct – j’ai senti cette odeur de chair purulente, de sable chaud putréfié, d’excréments, de chair humaine à la braise. J’ai senti cette odeur de la mort sur le Pont Vert à Maroua.

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Je voudrais que ceux qui allument le feu de la haine, transmettent les braises de la guerre aux prix de leurs petits égoïsmes viennent à Maroua, à Kaelé, partent à Malende, à Muyuka, à Tiko, parcourent l’arrière pays pas seulement dans le Nord Ouest et le Sud Ouest, pas seulement dans l’Extrême Nord du pays, mais partout où l’homme souffre, les blessés de guerre abandonnés à eux-mêmes et à leurs familles dans les hôpitaux et dans les maisons dont on n’ose plus tirer les rideaux. Qu’ils sentent ces hommes dont les pansements sont maculés de tâches noires, rouge sombre et bistre de sang et de pus séchés. Ceux qui se sont faits embrocher, mutiler, labourer par l’acier au bout d’un sentier qu’ils découvraient en même temps que leurs assaillants. En contre-bas de leur village, ces filles violées alors qu’elles allaient chercher de l’eau pour l’usage quotidien.

Qui d’entre-nous peut deviner leurs souffrances ? Qui de nous peut imaginer leur courage et leur abnégation dans une guerre contre eux-mêmes, dans une guerre dont ils ne connaissent ni les tenants ni les aboutissants, oui une guerre au sein d’une même patrie alimentée par des calculs égoïstes. Oui monsieur le Président, il est facile de faire la guerre que de construire la Paix.

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Je vois d’ici ces officiers militaires dont le seul mérite est le décret qui les a nommé où ils sont, ces députés et sénateurs, ces membres de votre gouvernement dans leurs voitures officielles et des conférences de presse en bal masqué, ce conseil de cabinet qui évalue le bilinguisme et le
multiculturalisme dans les bureaux sans le rapport de votre Commission pour la Promotion du Bilinguisme et le Multiculturalisme, organe consultatif disiez vous, sous votre autorité clamiez vous aussi le 23 janvier 2017. Aujourd’hui, aucune feuille, aucune proposition, aucun rapport pendant que des centaines de jeunes camerounaises et camerounais sont envoyés à la mort.
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Oui beaucoup de vos collaborateurs se congratulent dans les bureaux, ils se gargarisent de cette situation parce qu’elle assure leur compte en banque et nôtre voix est étouffée par leurs médias. Monsieur le Président, ces mensonges non seulement sont de plus en plus insupportables mais ce sont des vies humaines dont nous parlons.

Monsieur le président, j’ai lu avec étonnement à la Une de Cameroon Tribune il y a quelques jours, votre générosité envers les soldats blessés. Oui ils parlent de générosité, ne devrions nous pas nous révolter que la reconnaissance due par la Nation à ces hommes et à ces femmes se transforme en acte de générosité de votre part ?

Quand on a été au front comme je l’ai été en simple observateur, protégé devrais-je reconnaître, mais quand on a vu ces hommes couchés sur la terre rouge pourrie, quand certains soldats ont dû abandonner leurs compagnons de lutte pour battre en retrait, quand on a vu des soldats blessés ne même pas recevoir des soins rudimentaires, quand on a vu qu’ils manquent d’eau, de moyens pour satisfaire leurs besoins les plus humains, quand ils ont voyagé dans des wagons pour bétails qui n’ont pas été désinfecté, comment pouvons-nous supporter et tolérer que l’on parle de générosité du Président de la République ?


Que la Nation ne s’occupe pas spontanément des blessés de guerre est un crime, un acte d’incompétence, parce qu’on les laisse pourrir et mourir sans avoir entendu cette phrase simple, Mère patrie, voici tes fils qui se sont tant battus pour toi… Il ne peut y avoir de force sans la justice, il n’y a pas de Cameroun sans respect du droit. Vous le devez à ces enfants, monsieur le Président.

Alors je me dois de dire, scandale, incurie, crime contre la patrie que l’on prétend servir.

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Ceux qui tombent dans cette sale guerre, cette guerre sans aucune logique, ne sont pas seulement des matricules, ils ont des noms, ils sont des parents, quand ils ne sont pas eux-mêmes des enfants, Oui monsieur le Président, dans cette guerre que vous avez déclarée à la fois contre Boko Haram et contre nos compatriotes dans le Nord Ouest et le Sud Ouest,

Vous avez dit

Adieu la vie, Adieu l’amour

Adieu toutes les femmes

C’est pas fini, c’est pour toujours

De cette guerre infâme

C’est de milliers de jeunes gens qui tombent sur le plateau

C’est par milliers qu’ils laissent leur peau !

Monsieur le Président de la République, vous êtes en charge du destin de la République ? Pourquoi laissez vous donc ce pays s’effriter de toute part ? Pourquoi laissez vous donc prospérer et pousser autant de chienlit !

C’est quoi cette guerre dont on se sert du corps des jeunes hommes comme d’un parapet ?

C’est quoi cette guerre alimentée de toute part par des apprentis politiciens, cette masse de gravure de mode faite pour les singeries de salon ?

Des médias de la haines portés à bout de bras par certains de vos ministres, protégé par la Cour Suprême de notre pays !

Alors, fou t’en peuple de ces politiques sans politique, vouloir les élire c’est entrer dans l’inconnu, risquer une politique d’à coups, une politique de cour et d’intrigues d’assassinat nocturne et diurne.

Monsieur le Président, cette terre camerounaise c’est comme un ossuaire, au-dessous de chaque motte il y a un corps d’homme, depuis la traite négrière, l’esclavage, les deux grandes guerres, la guerre pour l’indépendance, le coup d’État manqué contre votre personne et contre les institutions le 6 avril 1984, les jugements expéditifs qui s’en sont suivis, oui il y a une trace humaine. Nous devrions donc être unis par cette communauté des morts, et nous nous déchirons.

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Monsieur le Président, nous vous attendions pour votre sortie de scène dans la grande œuvre de reconstruction sociale, économique et même humaine. Le Cameroun hier, lumière de toute l’Afrique pour son indépendance le 1er janvier 1960, aujourd’hui assassin de ses fils et filles assassin de l’Idéal républicain.