Actualités of Tuesday, 9 September 2025

Source: www.camerounweb.com

EXCLUSIF - Minnesota : comment la diaspora camerounaise finance la guerre d'Ambazonie depuis les États-Unis

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Révélations sur les mécanismes de financement transnational d'un conflit qui a fait 6 000 morts

Selon les informations révélées par Jeune Afrique, les arrestations de Benedict Nwana Kuah et Pascale Pascal Kikishy Wongbi au Minnesota dévoilent l'ampleur insoupçonnée des réseaux de financement diasporique qui alimentent le conflit ambazonnien depuis l'Amérique du Nord.

L'arrestation de deux leaders séparatistes au Minnesota révèle une réalité méconnue : la guerre d'Ambazonie se finance largement depuis les salons de la classe moyenne américaine. Jeune Afrique dévoile comment une communauté de plus de 89 000 Camerounais installés aux États-Unis est devenue le poumon financier d'un conflit qui a fait 6 000 morts.


La "taxe de libération" : un système fiscal parallèle révélé par Jeune Afrique
Nos sources révèlent l'existence d'un véritable système fiscal parallèle orchestré depuis la diaspora. Benedict Nwana Kuah et Pascale Pascal Kikishy Wongbi ont mis en place ce que les procureurs américains appellent une "taxe de libération", prélevée sur les Camerounais de l'étranger pour financer les opérations militaires en Ambazonie.


Jeune Afrique a pu établir que cette "taxation" diasporique s'appuie sur un réseau sophistiqué de collecte utilisant les réseaux sociaux et les applications de messagerie. Les deux leaders, depuis leurs domiciles du Minnesota, ont transformé la solidarité communautaire en machine de guerre, collectant des dizaines de milliers de dollars auprès de compatriotes dispersés à travers l'Amérique du Nord.


Cette révélation, accessible grâce aux documents judiciaires que Jeune Afrique a pu consulter, montre comment la diaspora camerounaise a été instrumentalisée pour alimenter un conflit à des milliers de kilomètres de distance.

Jeune Afrique révèle les détails de l'opération de financement la plus ambitieuse du mouvement séparatiste : l'"Opération 200 AK", lancée en avril 2022. Cette campagne, orchestrée par Kuah depuis le Minnesota, visait à collecter des fonds pour l'achat de 200 fusils automatiques Kalachnikov.


Le slogan de cette campagne, révélé dans les documents judiciaires consultés par Jeune Afrique, illustre la stratégie de mobilisation émotionnelle : "Transformez votre colère en armes, votre frustration en armes et votre espoir en encore plus d'armes." En une année, plus de 31 000 dollars ont été collectés auprès de la diaspora et transférés aux combattants sur le terrain.


Cette méthode de financement, mise au jour par les autorités américaines et rapportée par Jeune Afrique, révèle comment les séparatistes ont professionnalisé leurs opérations de collecte, transformant la nostalgie et les frustrations diasporiques en carburant financier pour la guerre.


Jeune Afrique révèle pourquoi le Minnesota est devenu le centre névralgique du mouvement ambazonnien aux États-Unis. Si la communauté camerounaise y est numériquement modeste, elle connaît une croissance rapide et présente des caractéristiques particulières qui en font un terreau fertile pour l'activisme séparatiste.


Nos sources indiquent que la concentration de Camerounais anglophones dans cet État, combinée à un niveau d'éducation élevé et à une intégration économique réussie, a créé les conditions idéales pour le développement de réseaux de soutien sophistiqués. Kuah et Wongbi, tous deux naturalisés américains et intégrés dans la classe moyenne locale, incarnent ce profil de leaders diasporiques capables d'opérer à la fois dans la légalité américaine et la clandestinité africaine.


L'affaire révélée par Jeune Afrique met en lumière les failles du système de contrôle des transferts financiers internationaux. Pendant des années, des dizaines de milliers de dollars ont transité depuis le Minnesota vers les zones de combat camerounaises sans éveiller les soupçons des autorités.
Cette révélation soulève des questions majeures sur la capacité des systèmes de surveillance financière à détecter le financement de conflits par les diasporas. Comment des citoyens américains ordinaires ont-ils pu, depuis leurs domiciles du Midwest, organiser le financement d'attentats à la bombe et d'enlèvements à des milliers de kilomètres de distance ?


Jeune Afrique révèle que c'est finalement l'interception des communications WhatsApp qui a permis aux autorités américaines de démasquer ce réseau. Les échanges entre les leaders et les combattants, détaillant l'enlèvement de la sénatrice Elizabeth Regina Mundi ou la planification d'attentats, ont fourni les preuves nécessaires aux inculpations.


Cette affaire, révélée par Jeune Afrique, pourrait créer un précédent majeur dans la lutte contre le financement diasporique des conflits africains. L'application de la justice américaine à des crimes commis en Afrique par des ressortissants naturalisés ouvre une nouvelle voie dans la répression des réseaux transnationaux.

Pour les autres mouvements séparatistes du continent qui s'appuient sur le financement diasporique, les arrestations du Minnesota constituent un avertissement : la distance géographique ne protège plus de la justice. Jeune Afrique révèle que cette affaire est suivie de près par les autorités d'autres pays confrontés à des mouvements séparatistes soutenus par leurs diasporas.
L'onde de choc de ces arrestations se ressent déjà dans les communautés camerounaises d'Amérique du Nord, où règne désormais une certaine prudence dans les activités de soutien au mouvement ambazonnien.