Actualités of Tuesday, 9 September 2025

Source: www.camerounweb.com

EXCLUSIF - WhatsApp et guerre hybride : comment deux Camerounais ont dirigé une insurrection depuis leurs salons du Minnesota

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Révélations sur les nouvelles formes de commandement militaire à l'ère numérique
Jeune Afrique révèle les dessous d'une forme inédite de guerre hybride : depuis leurs domiciles du Minnesota, Benedict Nwana Kuah et Pascale Pascal Kikishy Wongbi ont dirigé pendant des années une insurrection armée au Cameroun via WhatsApp, redéfinissant les codes du commandement militaire moderne.
Ils menaient une vie de classe moyenne américaine parfaitement ordinaire. Pourtant, depuis leurs salons de Woodbury et Ramsey City dans le Minnesota, ces deux pères de famille ont orchestré enlèvements, attentats à la bombe et exécutions à plus de 10 000 kilomètres de distance. Jeune Afrique révèle comment la technologie a révolutionné la conduite des conflits armés, permettant à des commandants en exil de diriger une guerre en temps réel.



Nos sources révèlent l'existence d'un véritable conseil de guerre virtuel fonctionnant via des groupes de discussion WhatsApp cryptés. Benedict Nwana Kuah, qui s'attribue le titre de "président du conseil de guerre des Forces de défense d'Ambazonie", et Pascale Pascal Kikishy Wongbi, "chef de la défense, de la logistique et des ressources humaines", ont transformé leurs smartphones en centres de commandement militaire.

Jeune Afrique dévoile comment ces groupes WhatsApp ont permis une coordination en temps réel entre les leaders diasporiques et les combattants sur le terrain. Les procureurs américains ont intercepté des milliers de messages détaillant la planification d'opérations, l'allocation de ressources et même les débats sur le sort des otages.

Cette révélation, accessible grâce aux éléments du dossier judiciaire que Jeune Afrique a pu consulter, illustre une mutation fondamentale de la guerre moderne : le commandement militaire n'exige plus la proximité physique avec le terrain d'opérations.


L'affaire la plus révélatrice de cette guerre hybride reste l'enlèvement de la sénatrice Elizabeth Regina Mundi en avril 2022. Jeune Afrique révèle comment cet enlèvement a été planifié, exécuté et géré depuis le Minnesota via des applications de messagerie.


Les échanges interceptés par les autorités américaines, rapportés par Jeune Afrique, montrent Kuah et Wongbi débattant du sort de leur otage de 79 ans depuis leurs domiciles américains. "Cette femme ne sera pas libérée", écrit Kuah depuis Woodbury. "Éliminez-la ASAP !", répond Wongbi depuis Ramsey City.
Cette révélation glaçante illustre la déshumanisation permise par la distance numérique. Des hommes intégrés dans la société américaine, probablement présents aux réunions parents-enseignants de leurs enfants, ordonnaient simultanément l'exécution d'une grand-mère camerounaise via leur téléphone portable.


Jeune Afrique révèle comment les deux leaders ont utilisé les réseaux sociaux pour maintenir leur influence sur le mouvement séparatiste. Depuis leurs domiciles du Minnesota, ils produisaient régulièrement des vidéos de propagande diffusées sur YouTube, Facebook et Telegram.


Ces productions, réalisées dans l'intimité de leurs foyers américains, appelaient ouvertement au meurtre de civils camerounais qualifiés de "complices" du régime de Yaoundé. La banalité du décor - salons de classe moyenne, jardins de banlieue - contraste violemment avec la radicalité du discours, créant une forme inédite de propagande hybride.

Nos sources révèlent que cette stratégie de communication numérique a permis aux leaders exilés de maintenir une autorité charismatique sur leurs troupes malgré la distance. Les combattants sur le terrain recevaient directement les instructions de leurs "présidents" via leurs smartphones, créant une illusion de proximité et de légitimité.



Jeune Afrique dévoile les mécanismes du "fonds de prise de contrôle", une campagne de financement participatif dédiée à la fabrication de bombes artisanales. Cette initiative, lancée en 2021 depuis le Minnesota, illustre comment les outils du capitalisme numérique ont été détournés pour financer la violence.

Les deux leaders ont utilisé les réseaux sociaux pour mobiliser la diaspora camerounaise, transformant les plateformes de financement participatif en arsenaux virtuels. Chaque don était accompagné de messages d'encouragement, créant une communauté virtuelle de soutien à la violence.
Cette révélation, rapportée par Jeune Afrique à partir des éléments du dossier judiciaire, montre comment la démocratisation des outils numériques a permis la "démocratisation" de la guerre, permettant à n'importe qui de contribuer à un conflit armé depuis son canapé.

L'arrestation de Kuah et Wongbi marque la fin d'une époque d'impunité géographique pour les commandants diasporiques. Jeune Afrique révèle que cette affaire constitue un tournant dans la lutte contre les nouvelles formes de guerre hybride.

Pendant des années, ces "généraux de salon" ont profité de la complexité juridictionnelle pour échapper aux conséquences de leurs actes. Citoyens américains naturalisés, ils bénéficiaient de la protection du système judiciaire américain tout en dirigeant une insurrection dans leur pays d'origine.
La décision des autorités américaines de les poursuivre pour crimes commis à l'étranger ouvre une nouvelle ère dans la répression de la guerre hybride. Jeune Afrique révèle que cette jurisprudence pourrait inspirer d'autres pays confrontés à des mouvements armés dirigés depuis l'étranger.

Cette affaire, révélée par Jeune Afrique, illustre les mutations profondes de la conflictualité contemporaine. La technologie a aboli les frontières traditionnelles entre front et arrière, combattants et civils, commandement et exécution.


Kuah et Wongbi incarnent une nouvelle génération de chefs de guerre post-modernes : intégrés socialement dans leurs pays d'accueil, technologiquement sophistiqués, mais capables d'une violence extrême par proxy numérique. Leur parcours, dévoilé par Jeune Afrique, questionne nos catégories traditionnelles de compréhension des conflits armés.

Cette révélation ouvre également des perspectives inquiétantes : si deux hommes ordinaires ont pu diriger une insurrection depuis leurs salons, qu'est-ce qui empêche d'autres de reproduire ce modèle ? L'affaire du Minnesota pourrait n'être que le premier épisode d'une nouvelle ère de conflictualité hybride.