Face au risque d’un échec cuisant, Cavaye Yeguie Djibril, président de l’Assemblée nationale, est intervenu personnellement pour relancer la marche des 100.000 jeunes en soutien à Paul Biya, prévue du 8 au 10 mai à Maroua. Selon des sources internes au RDPC, le PAN a émis des consignes fermes aux cadres du parti et aux administrations locales pour garantir une participation massive, allant jusqu’à menacer de sanctions ceux qui ne se mobiliseraient pas. Cette intervention d’urgence révèle les inquiétudes des organisateurs, alors que les préparatifs accusent un retard alarmant à quelques jours de l’événement.

Les défis sont nombreux : retard dans le déblocage des fonds promis, rivalités entre clans du RDPC, et logistique défaillante. L’initiative, portée par Boukar Abdourahim, directeur de cabinet du PAN, est également minée par les tensions entre les partisans de Manaouda Malachie, ministre de la Santé, et ceux de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence. Ces divisions internes pourraient expliquer les difficultés à rassembler, malgré les pressions exercées sur les gouverneurs et chefs traditionnels pour fournir des participants.

Si l’opération échoue, ce serait un camouflet pour Cavaye Yeguie et une preuve supplémentaire des fractures au sein du RDPC. À l’inverse, une mobilisation réussie, même artificielle, pourrait servir à convaincre Paul Biya de se représenter en octobre. Dans tous les cas, cette marche, loin d’être un simple show de soutien, met en lumière les luttes d’influence qui agitent le parti au pouvoir à l’approche d’une élection cruciale.