Une nouvelle attaque meurtrière a endeuillé les forces de défense nationale ce mardi dans la localité de Munyenge, située dans la région du Sud-Ouest du Cameroun. Selon les informations recueillies auprès de sources sécuritaires, deux soldats ont perdu la vie lorsque leur véhicule blindé a heurté un engin explosif improvisé (EEI) placé sur la route.

L'incident s'est produit lors d'une patrouille de routine dans cette zone considérée comme sensible, où les forces gouvernementales maintiennent une présence pour tenter de stabiliser la région. Les assaillants, identifiés comme étant des séparatistes armés, auraient dissimulé l'explosif avant de se replier dans la végétation dense qui caractérise cette partie du territoire.


Cette attaque illustre l'évolution des méthodes employées par les groupes armés dans le conflit qui secoue les régions anglophones du Cameroun depuis plusieurs années. Le recours aux engins explosifs improvisés, technique souvent associée aux guérillas et aux conflits asymétriques, représente un défi supplémentaire pour les forces de l'ordre qui opèrent dans ces zones difficiles d'accès.
"L'utilisation d'EEI complique considérablement les opérations de sécurisation et de maintien de l'ordre dans ces localités", explique un expert en sécurité sous couvert d'anonymat. "Ces dispositifs peuvent être fabriqués avec des matériaux relativement accessibles et posent un risque permanent pour les patrouilles ainsi que pour les populations civiles."


Ce nouvel incident porte à 1747 le nombre de militaires qui auraient perdu la vie depuis le début de ce conflit, selon certaines sources. Un chiffre qui témoigne de l'intensité des affrontements dans cette partie du pays, même si les autorités gouvernementales se montrent généralement discrètes sur le bilan humain exact des opérations.

Les familles des deux militaires tombés à Munyenge seront prises en charge conformément aux dispositions prévues pour les soldats morts en service, a assuré une source proche du Ministère de la Défense.


Cette attaque survient alors que différentes initiatives de dialogue et de réconciliation ont été lancées ces dernières années pour tenter de résoudre pacifiquement ce conflit qui affecte durement les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Malgré ces efforts, les violences persistent dans plusieurs localités, compromettant le retour à une vie normale pour des milliers de personnes déplacées.