Vous-êtes ici: AccueilActualités2018 01 19Article 430989

Actualités of Vendredi, 19 Janvier 2018

Source: www.camerounweb.com

Comment les espions français ont enlevé Ayuk Tabe - MEDIAPART

Les circonstances et les réels acteurs de l’arrestation des sécessionnistes de l’Ambazonie au Nigéria continuent d’intriguer au Cameroun près de deux semaines après.

Selon un article publié sur le blog du média français Mediapart, les services de renseignements français aurait joué un rôle très important dans cette arrestation.

Ci-dessous un extrait de l’article publié sur Mediapart :

Qui était dans le coup à Abuja? Qui aurait reçu l’argent de M. Paul Biya, et comment? Qui a fait échouer le coup? Le président Buhari dont le mandat a été inauguré sous le signe de la lutte contre la corruption était-il au courant du projet d’extradition illégale dans le seul but faire plaisir à son homologue francophile, peut-être en guise de cadeau à la collaboration des forces de M. Paul Biya dans la lutte contre les salafistes à la Sambisa Forest? La DGSE française omniprésente dans la stratégie contre Boko Haram a-t-elle joué un rôle dans cette opération abracadabrantesque?

La question a toute son importante. À la lumière de son soutien historique au président français Nicolas Sarkozy dans la diplomatie des résolutions 1973 et 1975 de l’ONU sur la Jamahiriya et le régime Laurent Gbagbo, Aso Rock Villa a toujours aligné sa politique à l’égard des pays francophones d’Afrique centrale sur la réalité de leur dépendance à Paris.

C’est que, certains faits sont troublants. Le DSS est l’un des services spéciaux entre les mains de la présidence. Le vrai patron du DSS est un proche direct du président Muhammadu Buhari. Le général retraité Babagana Monguno, ex patron du renseignement militaire, n’est pas seulement le gourou du DSS. C’est le tout-puissant conseiller national en matière de défense du président Buhari. Ce fils de l’État de Borno, frontalier du Cameroun, a forcément instruit au patron exécutif du DSS, Lawal Musa Daura, l’arrestation des Camerounais. Le président Buhari en a-t-il été informé en temps et lieu?

Remontons le cours des événements. À la mi-novembre 2017, le président Paul Biya déplace à Abuja l’un de ses pions les plus sûrs, le ministre de l’intérieur, René Emmanuel Sadi. Le vieux diplomate est reçu à Aso Rock Villa par le récent « Acting President », le Pr. Yemi Osibanjo, en l’absence d’un Buhari quasiment convalescent. M. Sadi a pour véritable mission d’aller donner mauvaise conscience à Abuja, accusée d’encourager la « sécession » camerounaise.

À en croire l’énoncé du communiqué de la présidence nigériane qui en résulte, l’émissaire de M. Paul Biya en sort plutôt satisfait. Il apprécie déjà la collaboration (promise?) des services spéciaux nigérians « dans la lutte contre l’insurrection » - à Yaoundé, on désigne par insurrection non pas les salafistes de Boko Haram, mais le soulèvement des Anglophones.