Actualités of Thursday, 9 October 2025
Source: www.camerounweb.com
Paul Biya et le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), son parti politique, battent campagne comme tous les candidats engagés dans l'élection présidentielle. L'homme au pouvoir depuis 1982 n'a pas respecté certains engagements tenus vis-à-vis de la population et pour cette dernière, l'heure est venue de le faire savoir au candidat sortant qui souhaite rempiler. Un collectif de personnes, furax, font savoir au régime qu'il en a marre et ne veut plus de lui. Explication du journal L'indépendant, dans sa parution numéro 969 du 7 octobre.
Le 1er avril 2025, le Collectif des organisations des enseignants du Cameroun (Corec) a déposé la mouture du statut particulier de l'enseignant au ministère de Fonction publique et de la Réforme administrative en vue d'apporter les amendements nécessaires. C'était en présence du ministre d'État, ministre de l'Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo.
À l'issue des débats, le document final devra être transmis à la présidence de la République pour validation. Jusqu'à ce jour, malheureusement, le gouvernement tarde à réagir. En réponse, le Corec, qui regroupe 19 associations syndicales d'enseignants, a menacé de boycotter les examens de fin d'année scolaire. Dans un communiqué, les leaders du collectif appelaient les enseignants à observer « un refus total de participer à la surveillance des épreuves ».
Rien non plus n'a avancé par rapport aux arriérés d'avancements, une dette qui remonte pour certains jusqu'à 1980. Certains d'entre eux pourraient ainsi recevoir jusqu'à 4 à 5 millions de francs CFA de rappels. Selon ce projet, plus de 84 000 enseignants sont concernés et les premiers paiements étaient censés commencer dès le mois d'août 2025.
Les arriérés d'avancements d'échelon ou de grade représentent une somme importante. Les montants varient entre 10 000 et 12 000 francs, en fonction du niveau et de l'échelon. Aussi, cette annonce suscite des inquiétudes. Certains noms ne figuraient pas sur les listes en raison de double immatriculation ou de suspensions et il y a également de nombreux doublons.
Il convient de rappeler que les enseignants réclament plus de 152 milliards de francs à l'État au titre du paiement des rappels d'intégration, des avancements et des autres actes de carrière. Depuis le début de l'année 2022 et la grève des enseignants regroupés au sein du mouvement On a trop supporté (OTS), le gouvernement s'est engagé à apurer progressivement cette dette. Dans une lettre du 10 aout 2023, adressée au Premier ministre, Joseph Dion Ngute, le Syndicat des enseignants du Cameroun pour l'Afrique (Seca) dénonçait le fait que les instructions du président de la République, données le 9 mars 2023, pour résoudre les problèmes des enseignants « n'ont été respectées que partiellement ».
Le Seca en voulait pour preuve : « le paiement des arriérés des 2/3 étalé sur les 15 mois et supposé s'achever en aout 2023 ». En outre, « Les matricules ont été attribués aux élèves frais émoulus des Écoles normales supérieures sans prise en charge, et les avancements d'environ 64 000 enseignants ont été pris en charge de juin à septembre 2022 sans rappels jusqu'à ce jour », dénonçait le Seca.
Ndlr, dans les foules dans chaque zone du pays se trouvent ces enseignants mécontents qui ne veulent plus voir Paul Biya à la tête du pays. Dans l'un des meetings du candidat Issa Tchiroma Bakary, un d'entre eux a confié : « Je suis là pour apporter mon soutien au candidat Tchiroma parce que je pense que c'est lui qui est actuellement capable d'améliorer les conditions de vie des populations, y compris nous les enseignants. Paul Biya est dépassé par les événements. Qu'il s'en aille. Biya, on ne veut plus de toi. Va-t-en et tous mes collègues partagent cette opinion ».
Les meetings organisés par le RDPC sont moins rassembleurs que ceux de Tchiroma. À Maroua, combien ne sont-ils pas à avoir boycotté la venue de Paul Biya et de son convoi.