Vous-êtes ici: AccueilRéligion2015 09 04Article 330715

Réligion of Friday, 4 September 2015

Source: cameroon-info.net

'Le radicalisme religieux en forte progression au Cameroun'

Church Church

Le rapport n° 229 sur le Cameroun paru le jeudi 3 septembre est intitulé, « Cameroun : la menace du radicalisme religieux ». D’après le quotidien Le Messager de ce vendredi 4 septembre 2015, dans ce rapport, International Crisis Group fait état de ce que « les religions traditionnelles dominantes l’Islam et le christianisme, sont pénétrées par des courants fondamentalistes qui combinées aux tensions communautaires, constituent une risque spécifique ».

A propos de l’islam, le rapport indique que « les mutations actuelles touchent majoritairement une nouvelle génération de jeunes camerounais musulmans du sud, tandis que l’islam soufi, incarné au Nord par les peuls, recule. Ces jeunes du sud, arabisés et souvent formés au Soudan et dans les pays du Golfe, contestent à la fois la domination peule au sein de la communauté musulmane et le système religieux vieillissant. Les désaccords entre chefs du soufisme, marabouts traditionnels et nouveaux venus ne reposent pas que sur des motifs théologiques : ce conflit des anciens et des modernes a pour enjeu l’influence économique et politique des uns et des autres au sein de la communauté musulmane ».

Selon International Crisis Group, le fondamentalisme religieux touche également le christianisme. « Le catholicisme et le protestantisme subissent la contestation des églises dites de réveil, plus intolérantes et plus prosélytes. Les born a gain, sont souvent dépourvus d’existence légale et mal considérés par les catholiques, et par conséquent prêchent une forme d’intolérance religieuse, s’auto-excluent du dialogue interreligieux et sont hors de l’espace religieux officiel, bien que soutenant le régime pour la plus part », affirme le rapport.

La situation est d’autant plus préoccupante que le radicalisme religieux vient s’ajouter à des tensions communautaires déjà très fortes, mais également à une réponse inadéquate de l’autorité publique. En effet, l’ONG basée au Kenya et en Belgique soutient que « la réponse se limite à la menace posée par Boko Haram ».

Si le rapport relève que, le Cameroun n’a jamais été le théâtre de violences religieuses importantes à l’instar du Nigeria et de la République centrafricaine, l’ONG précise cependant que « l’émergence de poches de radicalisme risque de changer la donne et de porter atteinte au climat de tolérance religieuse ».

« La lutte contre la menace du radicalisme religieux au Cameroun passe par l’élaboration d’une stratégie globale et cohérente, incluant l’étude des mutations religieuses actuelles, l’adoption d’une charte de la tolérance, la mise en place d’organes représentatifs de l’islam et des églises de réveil et le développement économique et social des régions fragiles », recommande International Crisis Group.