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Réligion of Tuesday, 12 September 2017

Source: ouest-france.fr

Région du Nord: un prêtre quitte le Cameroun pour l'insécurité

Père Grégoire Cador Père Grégoire Cador

Après avoir officié pendant 25 ans en Afrique, le père Grégoire Cador a dû quitter le pays pour des raisons de sécurité. Il vient d'être nommé à la tête des paroisses d'Allonnes et d'Arnage.

Les paroisses d'Allonnes et Arnage ont un nouveau prêtre. Le père Grégoire Cador a été officiellement installé le dimanche 3septembre, lors d'une messe présidée par Mgr Le Saux, évêque du diocèse du Mans. Étaient également présents, les familles et amis des deux paroisses, représentants des communautés juives et musulmanes, ainsi que Gilles Leproust, maire d'Allonnes.

Deux gardes du corps

Natif de Solesmes, le Père Grégoire Cador a officié pendant vingt-cinq ans, dans l'extrême nord du Cameroun. Il y a notamment conduit des projets humanitaires dans un secteur peuplé de 100 000 habitants, dont 60 % ont moins de 20 ans.

Depuis quatre ans, le prêtre se déplaçait avec deux gardes du corps. En cause, le risque élevé d'enlèvement par le groupe islamiste Boko Haram, né au Nigeria, présent également au Cameroun. « Ils s'attaquent aux Européens en général et pas seulement aux religieux », précise Grégoire Cador.

Le gouvernement français lui conseillant de quitter le pays. Le prêtre n'a pu y retourner une dernière fois, après ses dernières vacances, en juin 2016. « Je n'ai pas pu dire au revoir à la communauté, où ne restent que des prêtres camerounais. »

Lors de cette mutation, « j'ai accepté de remplacer le père Henri Fautrad, qui était provisoirement à Allonnes, depuis un an ». Arrivé fin août, Grégoire Cador reconnaît « avoir été bien accueilli par les élus des deux communes, et je suis séduit par le patchwork politique, culturel et religieux. Je vais continuer ce qui se fait : mettre du lien entre les gens, en m'adaptant au terrain, qui est très différent de celui d'Afrique ! »

Grégoire Cador estime vivre une époque intéressante, « avec les défis mondiaux à relever face à la violence et la peur de l'immigration de certains, chacun ayant la capacité ou non pour la rencontre. » De l'avis du prêtre, « Ici, c'est vivant, il y a une dynamique et en fin de semaine, deux mariages et un baptême sont prévus ».

« En Afrique, je faisais partie des anciens, s'amuse le prêtre de 56 ans. Ici je me sens presque jeune, sachant que certains de mes collègues ont 80 ans. »

Pour l'assister dans sa mission, Grégoire Cador pourra compter sur Sandro Cuadrado, prêtre-ouvrier, brancardier en hôpital, et Allonnais depuis 17 ans, qui sera officialisé en tant qu'auxiliaire.