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Infos Santé of Tuesday, 13 March 2018

Source: Journal 'Le Jour'

Un 'Plan Monique' voit le jour à l’hôpital Laquintinie

Le 'Plan Monique' accompagne des femmes enceintes en difficulté à l’hôpital Laquintinie Le 'Plan Monique' accompagne des femmes enceintes en difficulté à l’hôpital Laquintinie

Deux ans après le tragique décès de sa fille Monique Koumatekel (31 ans) et ses jumeaux, devant la maternité de l’hôpital Laquintinie de Douala le 12 mars 2016, Annette Plastide Sen ne s’est toujours pas complètement remise. La douleur est encore vive dans son cœur. « Je ressens beaucoup de vide. Il n’y a pas un autre enfant qui va la remplacer. Il y a des moments où toutes les scènes que j’ai vécues ce jour-là me reviennent en pensée. Souvent, je ne trouve pas le sommeil », témoigne la maman, visiblement encore affectée. Elle ne manque pas de remercier toutes ces personnes qui ont apporté leur soutien pendant et après le déclenchement de cette « affaire ». « Je dis merci à tous ces gens qui ont prouvé une fois de plus qu’on n’est pas frères et sœurs seulement parce qu’on est sortis du même ventre », reconnait Annette Plastide Sen.

Monique Koumatel n’est plus, mais son nom subsiste à travers l’ainé de ses trois enfants, Denise. L’élève de 18 ans inscrite en classe de 4ème au lycée de Yabassi a donné le nom de sa défunte mère à sa fillette. Le bébé de sept mois, la petite Monique Koumatekel, se porte bien. Ramelie et Rostand, les deux autres orphelins, poursuivent leurs études en classe de 1ère année Ih et maternelle, a – t-on appris. «La mort de Monique Koumatekel a été une alarme. Il est important d’écouter la sonnette de son décès. Nous sommes tous responsables de cette façon dont on chosifie les vies », s’indigne Jules Tchato. Ce jeune Camerounais résidant en Belgique a décidé de commémorer cette disparition, pour emmener les uns et les autres à « tirer les leçons du passé et à se projeter dans l’avenir », explique –t-il.

Plan Monique

Le groupe d’action sociale dénommé « Les enfants de Monique-Fous de cœur » a ainsi vu le jour le 11 juillet 2016, quatre mois après le décès de Koumatekel. L’organisation qui compte à présent 17 membres répartis dans six pays étend son plan d’action à travers trois grands axes. Il s’agit du soutien aux femmes enceintes en difficulté financière, la scolarisation des enfants et la commémoration du décès de Monique. Un « Plan Monique » a été mis sur pied par l’association. Selon Jules Tchato, il a pour but de réduire la mortalité maternelle. Le plan consiste à accompagner et prendre en charge tous les frais relatifs aux consultations gynécologiques, visites chez la sage-femme et ordonnance de pharmacie de la femme enceinte. « Le plan Monique prend fin à la naissance de l’enfant. 19 femmes enceintes sont actuellement prises en charge après 9 autres dont le plan s’est déjà occupé. On doit tous s’engager pour réduire la mortalité maternelle», a détaillé Jules Tchato. Les statistiques avancées par Dr. Wogaing Jeannette, anthropologue, indiquent que la situation est très alarmante. « 15 femmes meurent chaque jour au Cameroun en voulant donner la vie. Avant 2017, on avait deux femmes mortes toutes les six heures », déplore –t-elle