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Infos Santé of Friday, 9 June 2017

Source: Journalducameroun

Comment bien choisir les serviettes hygiéniques sans chlore et dioxine

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Le chlore, la dioxine et la cellulose utilisés dans la fabrication des serviettes hygiéniques sont connus pour être dangereux pour la santé, notamment la santé de la reproduction.

Chaque mois, les femmes doivent choisir des serviettes hygiéniques de leur convenance dans la large gamme de produits commercialisés au Cameroun. Un tour dans les grandes surfaces de Yaoundé a permis à Journal du Cameroun de comptabiliser plus de huit marques différentes, de quoi satisfaire à toutes les exigences féminines. De nombreuses femmes ignorent pourtant qu’autant ces serviettes hygiéniques semblent précieuses pour leur assurer le confort pendant les menstruations, autant elles peuvent causer de graves dommages sur leur santé, notamment sexuelle.

«Les serviettes hygiéniques sont faites de coton, on y ajoute sûrement du plastique pour nous protéger de tout débordement», indique Gaëlle, une étudiante interrogée par Journal du Cameroun sur la composition des serviettes hygiéniques. Pourtant les chercheurs contactés sont formels, il n’en est rien. «Elles sont faites de papiers carton recyclés qui sont des déchets de carton blanchis par le chlore et la dioxine. Ces derniers sont des polluants organiques persistants très cancérigènes qui restent au niveau du col après usage des serviettes», indique Steve F, chercheur spécialisé sur les maladies du col de l’utérus.

Chlore et dioxine: qu’est-ce que c’est?

Les dioxines font partie des douze polluants les plus dangereux au monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). «Les dioxines sont très toxiques et peuvent provoquer des problèmes au niveau de la procréation, du développement, léser le système immunitaire, interférer avec le système hormonal et causer des cancers. Une fois que les dioxines ont pénétré dans l’organisme, elles s’y maintiennent longtemps à cause de leur stabilité chimique et de leur capacité à être absorbée par les tissus adipeux, dans lesquels elles sont stockées. On estime que leur demi-vie, le temps nécessaire pour perdre la moitié de son activité dans l’organisme, va de 7 à 11 ans», indique l’organisation.

S’agissant du chlore, en plus de provoquer des allergies et des irritations, leur présence peut être à l’origine des règles douloureuses et même de certains cas de stérilité non expliquée. «Les matières absorbantes sont faites de cellulose, une substance toxique pour l’appareil génital de la femme, en lieu et place du silicone, polymère d’amidon et non toxique recommandé par l’OMS.

La dernière couche est non aérée, ce qui favorise la croissance des bactéries anaérobies», poursuit Steve F. De nombreux autres produits nocifs se retrouvent dans les composants des serviettes à l’instar des parfums, pesticides et insecticides. Selon les chercheurs, la liste des toxines n’est pas exhaustive et pourrait avoisiner le nombre de 22 substances.

Et les tampons alors?

Une polémique sur l’utilisation des tampons, née dans les années 1980, subsiste dans le monde. Ces protections sont souvent associées à une maladie rare mais qui peut s’avérer fatale, le choc toxique. Lequel se manifeste, entre autres, par un épuisement brutal, une forte fièvre, des vomissements…

Au Cameroun, la réglementation sur la commercialisation des serviettes hygiéniques n’est pas encore bien définie, de même qu’il est difficile de dire, malgré nos tentatives d’en savoir plus, si l’Anor (Agence des normes et de la qualité) a déjà réalisé des tests de conformité desdits produis et si oui, quels en ont été les résultats.

Toutefois, certaines marques de protection intime importées affichent des messages d’avertissement sur des notices ou leurs emballages. Ce sont des messages comme : «Ne contient pas de coton», «lire attentivement la notice» ou même encore «les tampons sont associés à une affection rare mais grave appelée syndrome du choc toxique».