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Infos Santé of Monday, 29 June 2015

Source: Cameroon Tribune

Ophtalmologue et opticien: Quand la confusion règne

Nombre de patients souffrant de maladies oculaires ne savent pas vers qui se tourner. « C’est avec l’âge que j’ai constaté que j’avais une baisse de ma visibilité et une sensation de brouillard continuel qui gênait ma vue.

Je suis donc allé chez un opticien qui m’a vendu des verres qui croyais-je, convenaient à mon mal. Malheureusement après un mois, mon mal a empiré, je ne voyais presque plus », témoigne Mouhamad Alidou. Ce sexagénaire a en effet failli perdre la vue.

Conduit de toute urgence chez un ophtalmologue qui lui détecte une cataracte à opérer d’urgence, Mouhamad Alidou a pu retrouver sa vue, grâce à une opération réussie. Son cas dénote les conséquences résultant de la confusion qui existe entre le rôle de l’opticien et celui de l’ophtalmologue par nombre de malades.

Une situation fréquente dans notre environnement, où certains opticiens chargés de procurer le verre adapté au mal du patient, empiètent sur le terrain des ophtalmologues, à qui reviennent le diagnostic et la prescription médicale. Et les choses ne s’arrangent pas, quand d’un autre côté, certains ophtalmologues se mettent à vendre des lunettes.

En réalité, qui doit faire quoi ? « L’ophtalmologue est chargé du traitement des maladies de l’œil et de ses annexes. C’est une spécialité médico-chirurgicale. Alors que l’opticien procède à la réalisation des montages en optique, taille et adapte les verres compensateurs dans les montures de lunettes.

C’est donc le professionnel qui vend ou qui fabrique des instruments d'optique et/ou des verres correcteurs et des lentilles de contact », confie un spécialiste du domaine. Autrement l’ophtalmologue prescrit les verres en fonction du mal du patient et c’est à partir de cette prescription que le patient sollicite l’opticien pour le numéro correspondant.

Comme si cette confusion ne suffisait pas, certains commerçants se transforment en médecin du dimanche et conseillent des verres ne correspondant pas au mal.

A cela s’ajoutent de nombreuses campagnes de consultation et de distribution gratuite de verres à l’origine méconnue, organisées dans certains centres de santé et communautés religieuses. Hervé Amougou, informaticien, s’est vu offrir une paire de lunettes lors de l’une de ces campagnes et a été amèrement déçu.

« Depuis un certain moment, j’avais du mal à voir à distance. Du coup, lorsque j’ai entendu qu’on distribuait gratuitement des verres dans un centre de santé après une consultation qui coûtait 1 000 F, je me suis lancé dans l’aventure », confie le jeune homme. Un tour chez l’ophtalmologue lui permettra de constater qu’il a une myopie moyenne. Des collyres lui sont d’abord prescrits, et l’amélioration a été perceptible après quelque temps.

A l’instar des deux cas sus cités, nombre de personnes face à leur mal ne savent toujours pas vers qui se tourner. Si ce n’est souvent vers des vendeurs ambulants qui vendent le rêve d’une vision meilleure à moindre coût. Une proposition flatteuse pour les malades souvent démunis, avec en face des prix bien trop élevés pour leur bourse.