Opinions of Friday, 22 August 2025
Auteur: Pierre Raould Weubassi
Au Cameroun, la démocratie est confisquée, et la communauté internationale détourne le regard. Maurice Kamto, figure de l’opposition et espoir d’une alternance crédible, a vu sa candidature à la présidentielle rejetée par des manœuvres frauduleuses orchestrées par le ministère de l’Administration territoriale. Des faux documents ont été produits devant le Conseil constitutionnel, et ses militants, coupables seulement d’avoir voulu suivre les audiences préélectorales, ont été arrêtés et condamnés.
Cette dérive ne relève pas du hasard : elle traduit une stratégie de haine ciblée. La dissolution illégale du MANIDEM d’Anicet Ekane, confié à un usurpateur proche du régime, s’inscrit dans la même logique de neutralisation de toutes les forces politiques alliées au MRC. Pire, cette politique de la répression a pris un visage ethnique: une véritable Kamtophobie et une Bamiléképhobie d’État, entretenues par ELECAM, le Conseil constitutionnel et le ministère de l’Administration territoriale, institutions transformées en instruments de soumission au RDPC-Biya.
Face à cette situation, l’ONU reste muette. Son silence est d’autant plus révoltant qu’elle a signé une convention secrète avec ELECAM, sur le dos du peuple camerounais et de ses partis d’opposition. Une complicité inavouée, mais lourde de conséquences : elle confère une légitimité internationale à la dictature. Les États-Unis et l’Occident, eux aussi, ferment les yeux, privilégiant leurs intérêts stratégiques au détriment des droits du peuple camerounais.
Cette hypocrisie doit pousser les Camerounais à une prise de conscience. L’Occident ne sauvera pas notre démocratie : il protège le régime qui préserve ses intérêts. Il est temps de tourner le dos à cette illusion et d’explorer d’autres partenariats, notamment avec la Russie, qui prône la souveraineté des peuples face aux ingérences extérieures.
Se taire aujourd’hui, c’est accepter l’injustice. Accepter l’injustice, c’est renoncer à l’avenir. Le Cameroun ne mérite pas ce silence.