Il faut distinguer Maurice Kamto (personne physique) de la formation politique qu’il préside, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Que le citoyen Kamto soit empêché de concourir à une élection, quelle qu’elle soit, serait une atteinte grave à la démocratie.
Si la loi édicte les modalités qu’il lui reste à remplir pour faire valider son dossier, le principe de son éligibilité, lui, ne peut pas être contesté. Sauf qu’il ne peut pas y aller avec les couleurs de son parti, le MRC, qui ne dispose d’aucun élu. Que ce parti tente de s’octroyer le droit d’investir un candidat n’est, ni plus ni moins, qu’une attaque contre l’Etat de droit. Nous en avons discuté ici précédemment.
En le disant, je n’entrave en rien le projet présidentiel de Maurice Kamto. Le seul souci qui nous anime est d’éviter à notre descendance de basculer en TYRANNIE après quatre décennies de DESPOTISME. Je m’explique :
Le despotisme est un régime qui prend le pays pour la propriété privée du despote, voire de son système. Les lois n’y émanent pas du peuple qui, de ce fait, n’y est pas souverain. C’est, à quelques nuances près, une description de l’ADN du régime qui nous oppresse.
En revanche, la TYRANNIE est un gouvernement sans lois. Le peuple n’y est pas non plus souverain. Quand un parti d’opposition ayant vocation à gouverner donne des signaux d’un rapport désinvolte à la loi et d’un légalisme à la carte, il faut prendre ces alertes au sérieux. Le danger est grand de le voir continuer dans cette voie quand il parviendra à conquérir le pouvoir. Soyons intransigeants sur les marqueurs du changement : après Biya, personne ne doit plus jamais avoir un chèque en blanc à Etoudi. Ce que nous voulons, c’est changer le Cameroun pour qu’il ne soit plus jamais gouverné de manière despotique ou tyrannique.
Pour finir, je me permets un conseil à tous les prétendants à la candidature : Maurice Kamto sait ce qu’il doit faire pour être candidat. Au lieu de nous perdre du temps à débattre de droit électoral, présentez-nous enfin vos projets de société, montrez-nous comment vous entendez changer la donne !
Essayez d’enclencher une dynamique, donnez-nous des raisons valables de vous confier nos destins pour sept ans ! La vraie souveraineté appartient au peuple. A ce propos, j’ai un scoop pour vous : seul le peuple souverain peut se mettre au-dessus des lois. Il peut vous porter au firmament ou vous descendre dans les abysses. Pas le juge constitutionnel.
Donnez-nous envie d’aller aux urnes. Tenez-nous la main jusqu'à l'isoloir. Le reste, on s'en charge.