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Sports Features of Saturday, 10 June 2017

Source: Christou DOUBENA

Une question de prime divise les LIons et les dirigeants

Les champions d’Afrique réclameraient 30 millions de Fcfa chacun Les champions d’Afrique réclameraient 30 millions de Fcfa chacun

Le duel qui mettra aux prises le Cameroun au Maroc ce samedi sur la pelouse de Mfandena est marqué de l’empreinte de la question des primes. Un sempiternel sujet qui revient hanter le Cameroun entier à chaque génération des Lions Indomptables. Depuis la CAN2017, ce sont les plus jeunes qui mènent la barque et ils sont les adeptes de la politique de la terre brûlée. Une fois les 23 joueurs sélectionnés, et puisqu’aucun changement n’est permis, on met en place le bras de fer. Tanière empoisonnée ? Non, tanière maudite !

On dirait qu’un sort a été jeté au sein de la sélection nationale fanion. A trop écouter le même refrain à chaque fois que le Onze national prépare une rencontre cruciale, c’est devenu une tradition que joueurs et encadreurs n’ont eu d’autre choix que d’intégrer si ce n’est de respecter. La preuve, à moins de 24h de la rencontre qui oppose demain les Lions indomptables aux Lions de l’Atlas, on reparle encore des primes. Malaise, rififi, petit séisme, grogne, crise… C’est un peu de tout cela à la fois. Même si l’information est jusqu’ici sous embargo, ça chuchote, ça murmure, ça résonne au sein de la tanière des quintuples champions d’Afrique.

Comme une histoire qui se répète, la pomme de discorde entre les joueurs et les dirigeants serait née autour du montant des primes relatives à la participation du Cameroun à la Coupe des Confédérations qui démarre le 17 juin prochain. Il se dit que les champions d’Afrique réclameraient 30 millions de Fcfa chacun. Mais que les autorités, numèro 1 dans la célèbre loi du « moitié-moitié », auraient prévu de leur en donner 15 chacun. Une proposition bottée en touche par leurs interlocuteurs qui ne souhaitent pas à nouveau, finir sous la lame de leurs bourreaux ; les précédentes expériences ayant servi de leçon. Bref, c’est encore le flou sur le montant précis des primes à verser à chaque footballeur ; de même que le sort réservé aux encadreurs que le gouvernement a souvent la fâcheuse habitude d’exclure de la liste des ayant-droits.

Broos, le Belge taiseux

Interrogé cet après-midi en conférence de presse, Hugo Broos préfère s’emmurer dans un mutisme déconcertant, frappant du sceau de « chose interne », cette épineuse question qui commence de charrier de vives polémiques dans le groupe qui prépare la confrontation de demain. Pour le sélectionneur des Lions indomptables, ce sont des « soi-disant problèmes de primes ». Sans démentir l’info, le technicien Belge tente de la banaliser, espérant éloigner les attentions de la presse et du public du nœud du problème. « Premièrement, c’est une chose interne, donc je ne vais pas parler de primes. Et deuxièmement, ce n’est pas parce qu’il y a problème qu’il n’y a pas de solution. Si vous vous souvenez de ce qui s’est passé au Gabon ; il y a eu des problèmes, mais tout est rentré dans l’ordre rapidement. On a un groupe qui sait quand il faut jouer, et quand il faut faire des réclamations. Dans ce sens, vous pouvez être rassurés que demain, nous aurons sur le terrain une équipe capable de battre le Maroc. Et les autres sujets pourront être réglés dans les jours qui viennent », argue-t-il presque avec dédain.

Vers un Moscougate?

A la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), le sujet n’est pas d’actualité. La priorité étant de permettre à Benjamin Moukandjo et à ses camarades de bien préparer le match contre les Lions de l’Atlas. Entre procès de la presse, fausses assurances et sollicitudes vis-à-vis de la sélection, les responsables du palais de Tsinga refusent qu’on ne fasse de cette affaire, une tempête dans un verre d’eau. La nouvelle étant remontée jusqu’au ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep), ordre a été donné en haut lieu, de trouver des voies et moyens pour régler dans les délais cette situation qui ne contribue qu’à ternir l’image du Cameroun ainsi qu’à remettre en lumière la gestion amateure de notre sélection nationale. Car il serait bien plus sage d’étouffer la grogne pour éviter un nouveau scandale… un prochain Moscougate !