Infos Sports of Tuesday, 26 August 2025
Source: www.camerounweb.com
Depuis son arrivée à la tête de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), Samuel Eto'o a engagé une transformation profonde de l'institution. Entre ruptures assumées et réformes structurelles, le bilan de ces quatre années révèle une gouvernance résolument tournée vers la professionnalisation et la transparence.
La première rupture marquante du mandat d'Eto'o concerne la gestion économique. En rompant le contrat coûteux avec One All Sports (1,5 million d'euros par an), le président de la FECAFOOT a libéré des fonds considérables. Cette décision courageuse a permis d'organiser un appel d'offres transparent, remporté par l'équipementier suisse Fourteen en février 2025. Ce choix rigoureux témoigne d'une volonté d'affirmer une gouvernance plus professionnelle et responsable.
Sur le plan marketing, la FECAFOOT a su tisser des liens durables avec des acteurs économiques de premier plan. OnexBet, Brasseries du Cameroun, Guinness, MTN et UBA Cameroon sont désormais solidement associés au football camerounais. Ces partenariats apportent non seulement des financements fiables, mais renforcent également l'image crédible de la fédération sur la scène nationale et internationale.
La transformation touche également les aspects techniques et administratifs. La diffusion télévisuelle des compétitions a changé de régime avec l'arrivée de MSI en remplacement de la CRTV, marquant une recherche de dynamisme et d'expertise. Parallèlement, Eto'o a initié la digitalisation des procédures, remis à l'ordre du jour la construction d'un nouveau siège fédéral à Yaoundé, et relancé plusieurs projets d'infrastructures, notamment les stades de Bamenda et le centre de Mbankomo.
Le championnat national a bénéficié de réformes majeures. L'exigence de présentation des justificatifs de paiement des salaires sous 72 heures constitue une première aux conséquences importantes pour la régulation financière. La réduction du format de 18 à 16 clubs améliore la viabilité du championnat tout en durcissant la compétition.
Contrairement aux mandats précédents, le championnat national n'a connu aucune interruption cette saison, gage d'un retour de régularité. L'équité dans les primes a également été renforcée : les clubs en défaut de versement voient une part de leur prime directement attribuée aux joueurs, un signal fort de protection des acteurs du terrain.
Sur le plan juridique, la FECAFOOT sort renforcée. En mars 2025, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) a autorisé Eto'o à se porter candidat au comité exécutif de la CAF. En mai 2025, le TAS a également validé une décision de la FECAFOOT concernant Kadji Sports Academy, renforçant sa posture disciplinaire. Ces victoires juridiques, auxquelles s'ajoute la confirmation législative de son mandat dès décembre 2022, consolident la légitimité d'Eto'o.
Sous la présidence d'Eto'o, le Cameroun a disputé une Coupe du Monde (Qatar 2022) marquée par une victoire historique contre le Brésil, ainsi qu'une Coupe d'Afrique des Nations (CAN 2024 en Côte d'Ivoire), assurant une visibilité sportive de haut niveau.
La gestion financière des Lions Indomptables illustre parfaitement cette transformation. Pour la Coupe du Monde 2022, un prêt de 4,6 milliards FCFA a été rigoureusement géré. Contrairement au passé, les primes ont été versées à temps, parfois avant les compétitions, et aucun litige n'a été signalé par le ministère des Finances. Cette discipline a permis aux joueurs de se concentrer uniquement sur le terrain, rompant avec les polémiques financières d'antan.
Une réforme majeure a été lancée pour les sélections inférieures : les jeunes joueurs évoluent désormais dans leur catégorie d'âge réelle. Cette traçabilité vise à casser le cycle des tricheries, permettre une meilleure formation et assurer la continuité jusqu'en équipe A. L'objectif est clair : renforcer la crédibilité des compétitions jeunes et construire un réservoir compétitif pour la sélection nationale sur le long terme.
Ce bilan, retracé par RSI, révèle une transformation en profondeur de la FECAFOOT sous l'impulsion de Samuel Eto'o. Entre modernisation, transparence et professionnalisation, ces quatre années marquent une rupture assumée avec les pratiques du passé, posant les bases d'un football camerounais plus structuré et plus crédible.