Actualités of Monday, 7 July 2025
Source: www.camerounweb.com
Valérie Eteme Mvogo, institutrice diplômée depuis 2015, interpelle publiquement le ministre Laurent Serge Etoundi Ngoa sur les dysfonctionnements du système d'intégration des enseignants contractuels. Son témoignage révèle les failles d'un processus censé récompenser le mérite.
Dans une lettre ouverte adressée au ministre de l'Éducation de Base, Laurent Serge Etoundi Ngoa, l'institutrice Valérie Eteme Mvogo brise le silence sur un système d'intégration qu'elle dénonce comme inéquitable et opaque. Son témoignage, daté du 5 juillet 2025, révèle les dysfonctionnements d'un processus qui laisse de nombreux enseignants dans l'incertitude malgré des années de service.
"Je prends la plume aujourd'hui le cœur lourd, avec une peine que seuls dix ans de promesses non tenues peuvent expliquer", écrit-elle dans ce qui constitue un véritable cri d'alarme sur l'état du système éducatif camerounais.
Diplômée du CAPIEM (Certificat d'Aptitude Pédagogique des Instituteurs de l'Enseignement Maternel) en 2015, Valérie Eteme Mvogo attendait légitimement son intégration dans la fonction publique à travers le programme d'intégration des instituteurs contractuels. Dix sessions plus tard, son nom n'a jamais figuré parmi les retenus, malgré un parcours professionnel exemplaire.
Cette situation n'est pas seulement personnelle. Elle révèle les failles structurelles d'un système qui, selon l'institutrice, ne respecte plus les principes d'impartialité et de justice qu'il prétend défendre. "Depuis l'obtention de mon CAPIEM en 2015, j'ai toujours cru aux principes d'impartialité et de justice prônés par le programme d'intégration des instituteurs contractuels", confie-t-elle.
Ce qui rend la situation particulièrement douloureuse pour Valérie Eteme Mvogo, c'est de voir des collègues arrivés bien après elle obtenir leur intégration tandis qu'elle reste sur le carreau. "Des collègues arrivés bien après moi ont été intégrés, tandis que moi, je suis condamnée à consommer le plat amer de l'incompréhension", déplore-t-elle.
Cette inversion des priorités soulève des questions fondamentales sur les critères réels d'intégration. L'institutrice s'interroge : "Dois-je comprendre que la rigueur et l'excellence ne suffisent plus dans ce système ?"
Pourtant, les états de service de Valérie Eteme Mvogo plaident en sa faveur. Dans les écoles privées où elle a exercé, elle a été "plusieurs fois désignée meilleure institutrice de l'année" et "promue Directrice Adjointe". Son engagement pour l'éducation des enfants camerounais est constant, et elle s'est "toujours mobilisée pour l'éducation des enfants de notre pays".
Ces distinctions professionnelles contrastent cruellement avec son statut précaire dans le système public, révélant un paradoxe où l'excellence reconnue ne garantit pas l'intégration administrative.
Dans sa lettre, Valérie Eteme Mvogo n'hésite pas à interpeller directement le ministre Laurent Serge Etoundi Ngoa : "Monsieur le Ministre, veillez-vous réellement à l'équité dans le processus d'intégration des instituteurs contractuels de votre département ministériel ?"
Cette question frontale traduit non seulement sa frustration personnelle, mais aussi son questionnement sur la gouvernance du ministère de l'Éducation de Base. Elle poursuit : "Jusqu'à quand devrais-je attendre sans aucune explication ?"
Au-delà de sa situation individuelle, le témoignage de Valérie Eteme Mvogo révèle probablement une problématique plus large touchant de nombreux enseignants camerounais. Son cas illustre les difficultés d'un système éducatif qui peine à stabiliser et à valoriser ses ressources humaines.
"Je lance cet appel non pas par colère, mais par désespoir lucide, dans l'espoir que la voix d'une enseignante oubliée puisse réveiller l'attention des autorités compétentes", précise-t-elle, soulignant le caractère constructif de sa démarche.
Le témoignage de Valérie Eteme Mvogo met en lumière la nécessité d'une réforme profonde du système d'intégration des enseignants contractuels. Il appelle à plus de transparence, d'équité et de respect du mérite dans un secteur crucial pour l'avenir du pays.