L'interdiction du réseau Starlink au Cameroun se traduit désormais par des saisies concrètes sur le terrain. Vendredi 12 décembre 2025, les agents du Poste des Douanes d'Obala ont intercepté dix modems Starlink au poste de contrôle de Nkometou, relevant du Secteur des Douanes du Centre.
La saisie est intervenue lors d'une fouille de routine des bagages de soute d'un car de transport en commun. Les équipements, propriété de l'entreprise SpaceX de l'homme d'affaires sud-africain Elon Musk, ont immédiatement été acheminés au siège du Secteur des Douanes CM du Centre, situé au quartier Mvog-Mbi à Yaoundé, pour le traitement contentieux prévu par la réglementation.
Cette saisie s'inscrit dans le cadre de l'interdiction officielle de Starlink au Cameroun, effective depuis avril 2024. Les autorités camerounaises justifient cette mesure par trois motifs principaux : la sécurité nationale, le non-respect de la réglementation en matière de télécommunications et l'absence d'homologation du matériel par les instances compétentes.
Suite aux avertissements du gouvernement, SpaceX avait suspendu son service sur le territoire camerounais en avril dernier, coupant l'accès à tous les utilisateurs locaux. L'administration des Douanes a depuis reçu pour consigne stricte de saisir tout équipement Starlink importé sur le territoire national.
Le principal grief des autorités camerounaises concerne le fait que ces dispositifs fonctionnent en dehors du cadre de contrôle de l'Agence de Régulation des Télécommunications (ART). Cette technologie satellitaire, qui permet un accès internet haut débit sans passer par les infrastructures terrestres classiques, pose selon le gouvernement des questions de souveraineté et de sécurité.
Les équipements saisis feront l'objet de procédures contentieuses conformément à la législation douanière en vigueur. Cette opération témoigne de la fermeté des autorités camerounaises dans l'application de l'interdiction, malgré l'attrait croissant pour cette technologie dans de nombreux pays africains.









