L'ex-directeur de campagne d'Ateki Caxton, poursuivi pour falsification de procès-verbaux électoraux, s'est évadé lors d'un transfert au parquet. Une enquête est ouverte pour élucider les circonstances de cette évasion embarrassante pour l'administration pénitentiaire.
Douala, le 16 décembre 2025
En détention provisoire à la prison centrale de New-Bell à Douala, Fabrice Vavemi, ex-directeur de campagne du candidat Ateki Caxton du parti SETA, s'est évadé le 12 décembre dernier, au retour du parquet. Cette évasion, qui survient en pleine période de tensions post-électorales, soulève de nombreuses interrogations sur les conditions de sécurité lors des transferts de détenus.
Pour rappel, le mis en cause était poursuivi pour faux et usage de faux ainsi que pour falsification de procès-verbaux électoraux, des accusations directement liées au scrutin présidentiel contesté d'octobre 2025. Il était placé sous mandat de dépôt depuis le 5 novembre, soit un peu plus d'un mois avant sa spectaculaire évasion.
Les détails précis de l'évasion n'ont pas encore été officiellement communiqués par les autorités pénitentiaires ou judiciaires. Plusieurs questions demeurent sans réponse : comment un détenu sous le coup d'accusations aussi graves a-t-il pu s'échapper lors d'un transfert normalement sécurisé ? Était-il menotté ? Combien d'agents l'escortaient ? L'évasion s'est-elle produite dans le véhicule de transport, à la descente, ou lors du retour vers la prison ?
Ces zones d'ombre alimentent déjà les spéculations sur les réseaux sociaux et dans l'opinion publique. Certains évoquent une possible complicité interne, tandis que d'autres parlent d'une simple défaillance du dispositif de surveillance.
L'affaire Fabrice Vavemi s'inscrit dans le contexte post-électoral tendu qui caractérise le Cameroun depuis le scrutin présidentiel d'octobre 2025. En tant qu'ex-directeur de campagne d'Ateki Caxton, candidat du parti SETA, sa détention pour falsification de procès-verbaux électoraux avait déjà suscité des réactions contrastées.
Pour l'opposition, cette arrestation était perçue comme une tentative d'intimidation visant à discréditer les contestations de fraude électorale. Pour le pouvoir en place, il s'agissait simplement de l'application normale de la loi contre des actes de délinquance électorale avérés.
Son évasion risque désormais d'alimenter de nouvelles polémiques. Les partisans d'Ateki Caxton pourraient y voir la preuve que leur ancien directeur de campagne craignait pour sa sécurité en détention, tandis que les autorités y verront probablement la confirmation de sa culpabilité et de sa volonté d'échapper à la justice.
La prison de New-Bell sous les projecteurs
La prison centrale de New-Bell, située à Douala, est l'un des établissements pénitentiaires les plus importants du Cameroun. Connue pour sa surpopulation chronique et ses conditions de détention difficiles, elle fait régulièrement l'objet de critiques de la part des organisations de défense des droits humains.
Cette évasion vient s'ajouter à la longue liste des incidents qui émaillent l'histoire de cet établissement. Elle soulève une nouvelle fois la question des moyens alloués à la surveillance et à la sécurité des établissements pénitentiaires camerounais, en particulier lors des transferts de détenus vers les tribunaux.
Une enquête est en cours pour faire toute la lumière sur cette évasion. Les autorités judiciaires et pénitentiaires devront notamment déterminer si des complicités ont facilité la fuite de Fabrice Vavemi, et quelles sanctions disciplinaires ou pénales pourraient être prises à l'encontre des agents responsables de son transfert.
Cette investigation devra également éclaircir les conditions exactes de l'évasion : y a-t-il eu usage de la force ? Des complices extérieurs étaient-ils présents ? Où se trouve actuellement le fugitif ?
Fabrice Vavemi est désormais considéré comme un fugitif activement recherché par les forces de l'ordre. Sa fuite complique considérablement le dossier judiciaire en cours et pourrait lui valoir des poursuites supplémentaires pour évasion, un crime passible de lourdes peines.
Les autorités n'ont pas encore communiqué sur d'éventuels barrages ou dispositifs de recherche mis en place pour retrouver l'évadé. Il reste à savoir si Fabrice Vavemi tentera de quitter le territoire camerounais ou s'il choisira de se cacher dans le pays en attendant que la situation se calme.
Au-delà de l'aspect purement judiciaire et sécuritaire, cette évasion pourrait avoir des répercussions politiques. Elle intervient dans un contexte où l'opposition dénonce régulièrement ce qu'elle considère comme une justice aux ordres et des arrestations politiquement motivées.
Le parti SETA et son candidat Ateki Caxton n'ont pas encore réagi officiellement à cette évasion. Leur position sera scrutée avec attention : condamneront-ils cet acte illégal ou y verront-ils une forme de résistance légitime face à ce qu'ils dénoncent comme une persécution politique ?









