Les Etats Unis d'Amérique ont attendu de nombreux jours, avant de féliciter Paul Biya pour son "investiture". Les analyses des spécialistes des question diplomatiques prouve à suffisance que l'Administration Trump ne soutiendra pas le régime Biya, lorsqu'une difficulté surviendra.
Les USA ne soutiendront pas non plus - du moins officiellement - toute tentative visant à faire tomber ce régime vieux d'un demi siècle.
Lorsque les États-Unis ont publié cette semaine des déclarations officielles adressées au président Paul Biya du Cameroun et au président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, les deux messages semblaient, à première vue, similaires — de simples notes diplomatiques empreintes de courtoisie.
Mais en y regardant de plus près, on découvre une différence majeure de ton, de sens et de reconnaissance politique.
Le message de la Mission américaine au Cameroun félicitait « le président Paul Biya pour son investiture », en insistant uniquement sur la poursuite de « nos objectifs communs, tels que la paix et la sécurité régionales ainsi que la prospérité ».
Aucun mot sur une réélection, la démocratie ou la volonté du peuple — des termes pourtant utilisés pour valider des résultats électoraux jugés légitimes.
À l’inverse, l’ambassade des États-Unis à Abidjan félicitait explicitement « le président Alassane Ouattara pour sa réélection », tout en réaffirmant l’engagement de Washington à « renforcer les relations bilatérales exemplaires » et à « promouvoir la prospérité économique et la sécurité régionale ».
La différence n’est pas qu’une question de mots : elle relève d’un signal diplomatique clair.
Le message adressé à la Côte d’Ivoire traduit une reconnaissance du processus électoral et une confiance dans la légitimité de Ouattara.
Celui envoyé au Cameroun se limite à reconnaître un événement — une investiture — sans valider l’élection qui l’a précédée.
En langage diplomatique, la note américaine à Yaoundé s’apparente à ce que les experts appellent une « déclaration de reconnaissance minimale ».
Elle permet à Washington de maintenir des relations de travail sans légitimer une élection contestée, entachée de répression, de violences et de fraudes.
Ce silence — ou cette retenue stratégique — s’aligne sur la position internationale plus large face au scrutin controversé d’octobre 2025 au Cameroun, où aucune grande puissance, y compris les États-Unis, l’Union européenne, le Canada ou le Nigeria, n’a reconnu la victoire de Biya.
Pour un régime qui, depuis 43 ans, survit grâce à la reconnaissance extérieure et à l’aide internationale, cette absence de reconnaissance explicite est plus éloquente que n’importe quelle condamnation.
En résumé : Les États-Unis n’ont pas reconnu la réélection de Paul Biya — du moins, pas encore.









