Actualités of Saturday, 8 November 2025

Source: www.camerounweb.com

Les preuves du désamour entre l'Administration Trump et le régime Biya

Les Etats Unis d'Amérique ont attendu de nombreux jours, avant de féliciter Paul Biya pour son "investiture". Les analyses des spécialistes des question diplomatiques prouve à suffisance que l'Administration Trump ne soutiendra pas le régime Biya, lorsqu'une difficulté surviendra.

Les USA ne soutiendront pas non plus - du moins officiellement - toute tentative visant à faire tomber ce régime vieux d'un demi siècle.

Lorsque les États-Unis ont publié cette semaine des déclarations officielles adressées au président Paul Biya du Cameroun et au président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, les deux messages semblaient, à première vue, similaires — de simples notes diplomatiques empreintes de courtoisie.

Mais en y regardant de plus près, on découvre une différence majeure de ton, de sens et de reconnaissance politique.

Le message de la Mission américaine au Cameroun félicitait « le président Paul Biya pour son investiture », en insistant uniquement sur la poursuite de « nos objectifs communs, tels que la paix et la sécurité régionales ainsi que la prospérité ».

Aucun mot sur une réélection, la démocratie ou la volonté du peuple — des termes pourtant utilisés pour valider des résultats électoraux jugés légitimes.

À l’inverse, l’ambassade des États-Unis à Abidjan félicitait explicitement « le président Alassane Ouattara pour sa réélection », tout en réaffirmant l’engagement de Washington à « renforcer les relations bilatérales exemplaires » et à « promouvoir la prospérité économique et la sécurité régionale ».

La différence n’est pas qu’une question de mots : elle relève d’un signal diplomatique clair.

Le message adressé à la Côte d’Ivoire traduit une reconnaissance du processus électoral et une confiance dans la légitimité de Ouattara.
Celui envoyé au Cameroun se limite à reconnaître un événement — une investiture — sans valider l’élection qui l’a précédée.

En langage diplomatique, la note américaine à Yaoundé s’apparente à ce que les experts appellent une « déclaration de reconnaissance minimale ».

Elle permet à Washington de maintenir des relations de travail sans légitimer une élection contestée, entachée de répression, de violences et de fraudes.

Ce silence — ou cette retenue stratégique — s’aligne sur la position internationale plus large face au scrutin controversé d’octobre 2025 au Cameroun, où aucune grande puissance, y compris les États-Unis, l’Union européenne, le Canada ou le Nigeria, n’a reconnu la victoire de Biya.

Pour un régime qui, depuis 43 ans, survit grâce à la reconnaissance extérieure et à l’aide internationale, cette absence de reconnaissance explicite est plus éloquente que n’importe quelle condamnation.

En résumé : Les États-Unis n’ont pas reconnu la réélection de Paul Biya — du moins, pas encore.