Actualités of Saturday, 4 October 2025

Source: www.camerounweb.com

Cameroun : Le SDF embarrassé par la participation d'un Sénateur à une réunion du RDPC

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Dans un communiqué de presse publié ce 3 octobre 2025, le Social Democratic Front (SDF) exprime son embarras suite à la participation du sénateur Mochiggle Vanigansen à une réunion de campagne du parti au pouvoir, le RDPC, à Bamenda.


Le Comité Exécutif National du SDF informe l'opinion publique que l'ensemble du parti est embarrassé suite à l'activité anti-parti orchestrée par le sénateur Mochiggle Vanigansen le 3 octobre 2025 à Up-Station, Bamenda. Ce dernier aurait participé à ce qui semble être une réunion de campagne du RDPC aux côtés du ministre Atanga Nji Paul, suscitant la stupéfaction au sein de la formation politique dirigée par Joshua Osih.

Dans son communiqué référencé 60/SDF.NS/2025 et signé par le Secrétaire Général, Njong Donatus Fonyuy, le SDF invoque la section 15 (ii) de la Constitution du parti qui porte sur la discipline de ses membres. Cet article stipule qu'un membre reconnu coupable d'avoir commis une activité anti-parti ou d'avoir agi d'une manière susceptible d'embarrasser le parti ou de le jeter dans la haine, le mépris ou le discrédit de quelque manière que ce soit, s'expose à des sanctions.


Le Secrétaire Général du SDF, assigné par les Résolutions du Comité Exécutif National référencées 60/SDF/NS/2025 du 13 septembre 2025 pour assurer la direction opérationnelle du parti pendant cette période électorale, prend acte des faits suivants. Premièrement, le SDF n'a jamais mandaté le sénateur Mochiggle Vanigansen pour assister à un quelconque rassemblement du RDPC. Deuxièmement, il est membre de l'équipe de campagne du SDF et était censé faire campagne pour le parti dans la Région du Centre en faveur du candidat du parti, l'honorable Joshua Osih.

Le parti se distancie formellement des activités du sénateur Mochiggle et des déclarations du ministre Atanga Nji concernant le SDF durant cette réunion. Le Secrétaire Général affirme que par son action, le sénateur s'est lui-même distancé du parti et que le Comité Exécutif National prendra ses responsabilités face à cette situation. Cette déclaration laisse présager des sanctions à l'encontre du membre fautif, conformément aux dispositions statutaires du parti.


Cet incident intervient à un moment crucial de la campagne électorale pour la présidentielle du 12 octobre 2025, où le SDF présente son candidat Joshua Osih. La participation d'un sénateur du parti à une réunion du RDPC, formation politique du président sortant Paul Biya, constitue une trahison aux yeux de la direction du parti et de ses militants. Cette affaire soulève des questions sur la cohésion interne du SDF et sur la fidélité de certains de ses cadres en cette période décisive.

Le ministre Atanga Nji Paul, évoqué dans le communiqué, est l'actuel ministre de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation, connu pour être l'un des piliers du RDPC dans la région du Nord-Ouest, fief historique du SDF. La présence conjointe du sénateur SDF et du ministre RDPC lors de cette réunion de campagne à Bamenda, capitale régionale du Nord-Ouest, ne manque pas de soulever des interrogations sur d'éventuelles défections ou tractations politiques en coulisses.

En rappelant les dispositions statutaires relatives à la discipline, le SDF envoie un message clair non seulement au sénateur concerné, mais également à l'ensemble de ses membres. En période électorale, la loyauté et la discipline sont des valeurs cardinales pour tout parti politique. Le non-respect de ces principes peut entraîner des sanctions allant de l'avertissement à l'exclusion, selon la gravité des faits reprochés.

Le communiqué se termine en précisant que le Comité Exécutif National prendra ses responsabilités, laissant ainsi planer le doute sur la nature exacte des sanctions qui seront appliquées au sénateur Mochiggle Vanigansen. Cette affaire pourrait connaître des développements dans les prochains jours, alors que la campagne électorale bat son plein et que chaque parti cherche à préserver son unité et sa crédibilité auprès de l'électorat.

Pour le SDF, parti historique de l'opposition camerounaise fondé en 1990 et ayant longtemps dominé la scène politique dans les régions anglophones, cet incident constitue un coup dur supplémentaire dans une période déjà difficile, marquée par des tensions internes et une concurrence accrue au sein de l'opposition.