Actualités of Saturday, 4 October 2025

Source: www.camerounweb.com

Coalition de l'opposition : Martin Camus Mimb fustige les querelles de leadership et appelle à la responsabilité individuelle

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Dans une sortie percutante sur les réseaux sociaux, l'activiste et analyste politique Martin Camus Mimb s'en prend aux accusations portées contre le Professeur Maurice Kamto concernant l'échec de la coalition entre Issa Tchiroma et Cabral Libii. Une tribune qui secoue le landerneau politique à moins de dix jours de l'élection présidentielle.

"Je vais dire à mon père" : une infantilisation de la politique camerounaise
Martin Camus Mimb ne mâche pas ses mots dans sa prise de position qui fait déjà le buzz sur les réseaux sociaux. "C'est triste quand tu vois un adulte fuir la bagarre en route pour dire à son provocateur comme un gamin : je vais dire à mon père", écrit-il, fustigeant l'attitude de certains leaders de l'opposition qui continuent d'accuser Maurice Kamto d'être responsable de l'échec de la coalition entre Issa Tchiroma et Cabral Libii Mbaka dit Bello. Selon lui, à moins de dix jours des élections, voir encore quelqu'un, qu'il qualifie de vieillard, pointer du doigt le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun revient à dire que deux adultes ont besoin d'un baby-sitter pour se dire bonjour.

Cette métaphore cinglante illustre le malaise profond qui règne au sein de l'opposition camerounaise, incapable de s'unir malgré les enjeux majeurs de l'élection présidentielle du 12 octobre 2025. L'activiste appelle ces leaders à démontrer qu'ils sont suffisamment adultes pour se prendre en charge seuls, sans avoir besoin de chercher des boucs émissaires à leurs propres échecs.

Maurice Kamto et la stratégie du penalty : éviter le piège du fardeau
Dans son analyse, Martin Camus Mimb salue la décision du Professeur Maurice Kamto de laisser le penalty à celui qui a les nerfs pour tirer. Cette stratégie lui aurait évité le piège de porter le fardeau du mauvais tireur s'il avait donné la consigne. En se retirant de la course présidentielle et en refusant d'imposer un candidat unique de l'opposition, Kamto aurait fait preuve d'une intelligence politique remarquable, laissant chacun assumer la responsabilité de ses propres choix.

Mais derrière cette décision apparemment neutre, Mimb décèle une consigne d'une clarté céleste. Il interpelle directement les électeurs camerounais en ces termes : "Toi qui es dans le public, qui vois les gestes techniques et le jeu des onze joueurs depuis le début du match, qui a les aptitudes de tirer et de marquer ?" Cette question rhétorique place la responsabilité finale entre les mains du peuple, véritable arbitre de cette compétition électorale.
"Jésus ou Barabas ?" : un choix lourd de conséquences

L'analyste politique utilise une référence biblique puissante pour illustrer la responsabilité individuelle qui incombe à chaque électeur. Il rappelle l'épisode où Pilate avait demandé à la foule qui il fallait libérer et elle avait crié "Barabas !". Cette analogie suggère que le peuple camerounais doit assumer pleinement les conséquences de son choix électoral, sans chercher à en rejeter la faute sur qui que ce soit après coup.

"Portez donc chacun le fardeau de ce choix. C'est de ça qu'il est question", martèle Martin Camus Mimb. Puis il repose la question cruciale aux Camerounais : "Jésus ou Barabas ?". Cette interrogation, qu'il demande de formuler à haute voix, résume toute la dramaturgie de cette élection présidentielle où l'opposition fragmentée présente plusieurs candidats face au pouvoir en place.

L'activiste conclut son propos par un avertissement sans équivoque : "Nous sommes en zone de turbulences. 2025 est déjà là". Cette formule lapidaire traduit l'urgence de la situation et les enjeux critiques auxquels fait face le Cameroun. À quelques jours du scrutin, l'opposition se trouve dans une situation paradoxale où, plutôt que de mobiliser ses forces contre le pouvoir en place, elle continue de s'entre-déchirer et de chercher des responsables à son incapacité à s'unir.

La sortie de Martin Camus Mimb s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes au sein du camp de l'opposition. Depuis l'annonce de la candidature d'Issa Tchiroma et l'échec des négociations avec Cabral Libii pour former une coalition unique, les accusations et contre-accusations se multiplient. Certains reprochent à Maurice Kamto d'avoir refusé d'endosser un rôle de facilitateur ou de kingmaker, tandis que d'autres saluent sa décision de ne pas s'immiscer dans les querelles d'ego qui minent le camp du changement.

Cette tribune percutante pose finalement la question fondamentale de la maturité politique des acteurs de l'opposition camerounaise et de leur capacité à assumer leurs responsabilités individuelles sans constamment chercher des boucs émissaires. Elle interpelle également les électeurs sur leur propre responsabilité dans le choix qu'ils s'apprêtent à faire, un choix dont ils devront assumer pleinement les conséquences, quelles qu'elles soient.