Actualités of Sunday, 7 September 2025

Source: www.camerounweb.com

Etoudi: c'est officiel, Chantal Biya a pris le pouvoir, voici les preuves

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Le leader du Front Social Nationaliste Camerounais (FSNC), Antoine Boris Elouna, a livré une critique acerbe de la communication présidentielle lors de l'émission "Le Club" sur Bnews1. L'opposant politique pointe du doigt ce qu'il considère comme une dérive dans la représentation officielle du pouvoir camerounais, où l'image de la Première Dame aurait pris le pas sur celle du Président de la République.


Antoine Boris Elouna n'y va pas par quatre chemins dans son constat. "J'ai visité le site de la présidence de la république. Vous savez ce qui est prépondérant là-bas ? Ce sont les images de madame la première dame", révèle-t-il sans détour. Cette observation du leader du FSNC met en lumière ce qu'il perçoit comme un déséquilibre dans la communication officielle.




Tout en reconnaissant le dynamisme de Chantal Biya - "C'est une femme dynamique, nous ne doutons pas" - l'opposant s'interroge sur la pertinence de cette visibilité sur un site institutionnel. "Mais c'est quand même le site de la présidence de la république", rappelle-t-il, sous-entendant que l'espace devrait prioritairement mettre en avant les activités du Chef de l'État.



La critique d'Antoine Boris Elouna se durcit quand il évoque l'invisibilité du Président Paul Biya sur les canaux officiels. "On n'y voit pas notre président en action", déplore-t-il. Cette absence d'images présidentielles contraste, selon lui, avec l'omniprésence de la Première Dame dans la communication officielle.
Le leader du FSNC fait écho aux interrogations populaires : "Quand le peuple crie : on veut voir notre président, on veut voir M. Paul Biya, où est-il ?" Cette question rhétorique traduit une frustration plus large concernant la faible exposition médiatique du Chef de l'État ces dernières années.


L'analyse d'Antoine Boris Elouna prend une dimension diplomatique quand il évoque les porte-paroles officieux du régime. "Vous savez qui on prend pour donner la réponse ? C'est l'ambassadeur de France, c'est le nonce apostolique", dénonce-t-il. Cette observation suggère que les explications sur l'état de santé ou les activités du Président proviennent davantage de sources diplomatiques étrangères que des canaux officiels camerounais.


Cette situation est perçue par l'opposant comme une anomalie dans la communication d'un État souverain, où les informations sur le Chef de l'État devraient émaner des institutions nationales plutôt que de représentants diplomatiques étrangers.


Au-delà de la question de l'image présidentielle, Antoine Boris Elouna élargit sa critique à la gouvernance effective. "Le développement c'est une affaire de volonté politique. Quand l'homme qui est à la tête de l'État a la volonté de développer son Pays, il le développe", affirme-t-il avec conviction.
Pour le leader du FSNC, cette volonté se mesure concrètement : "La volonté est démontrée par la capacité à tenir des conseils ministériels. Au Cameroun on n'en parle plus." Cette observation fait référence à la raréfaction des conseils de cabinet présidés par Paul Biya, phénomène qui alimenterait les spéculations sur l'exercice effectif du pouvoir présidentiel.

Ces déclarations d'Antoine Boris Elouna dans "Le Club" sur Bnews1 s'inscrivent dans un contexte où la question de la gouvernance camerounaise fait l'objet de débats récurrents. Entre visibilité médiatique de la Première Dame, absence présidentielle et raréfaction des instances de décision collective, l'opposant dresse le portrait d'un pouvoir en décalage avec les attentes démocratiques.
Cette prise de position du leader du FSNC alimente les discussions sur l'exercice du pouvoir au Cameroun et sur la place qu'occupe désormais Chantal Biya dans l'architecture institutionnelle du pays, questionnement qui dépasse les cercles politiques pour toucher l'opinion publique camerounaise.