Les révélations de Jeune Afrique sur les élections régionales du 30 novembre dévoilent une décentralisation vidée de son sens. Entre coûts budgétaires exorbitants et inefficacité institutionnelle, ces structures questionnent leur raison d'être.
L'enquête exclusive de Jeune Afrique révèle l'ampleur du dispositif : 900 conseillers régionaux vont être élus le 30 novembre, soit 90 par région, répartis entre 70 représentants politiques et 20 du commandement traditionnel. Un arsenal institutionnel imposant que le magazine interroge sur son efficacité réelle.
Rebecca Enonchong, entrepreneure influente citée par Jeune Afrique, ne mâche pas ses mots : ces conseils régionaux sont "lourds budgétairement et inutiles". Une critique sévère qui révèle le décalage entre les moyens mobilisés et les résultats obtenus.
Jeune Afrique met le doigt sur le paradoxe fondamental du système camerounais : ces conseils régionaux "doivent incarner la décentralisation même si, dans les faits, ils peinent à contrebalancer un État très centralisé". Une révélation qui démasque l'illusion démocratique entretenue par le pouvoir.
Le magazine révèle ainsi comment Paul Biya a réussi le tour de force de créer des institutions décentralisées qui renforcent paradoxalement la centralisation. Une décentralisation de façade qui maintient intact le contrôle présidentiel sur les territoires.
Les révélations de Jeune Afrique soulèvent une question budgétaire cruciale : combien coûtent ces 900 conseillers régionaux au contribuable camerounais ? Si le magazine ne révèle pas les montants exacts, la critique de Rebecca Enonchong sur leur "poids budgétaire" interroge sur la pertinence de ces dépenses publiques.
Dans un pays où les besoins sociaux sont immenses, Jeune Afrique révèle indirectement le gaspillage de ressources publiques que représentent ces structures inefficaces. Une gabegie institutionnelle que tolère un système autoritaire peu soucieux de rendre des comptes.
L'enquête de Jeune Afrique dévoile le caractère profondément anti-démocratique de ce scrutin : "Les élections régionales ne se déroulent pas au suffrage universel direct". Seuls les conseillers municipaux et les représentants des chefferies traditionnelles peuvent voter.
Cette révélation du magazine illustre comment le pouvoir camerounais multiplie les filtres entre la volonté populaire et les institutions. Un système de "grands électeurs" qui dilue la démocratie et la confisque au profit d'une élite cooptée.
Jeune Afrique révèle également l'instrumentalisation du commandement traditionnel dans ce dispositif. Avec 20 sièges automatiquement réservés aux chefferies sur les 90 de chaque région, le pouvoir s'assure d'un soutien structurel indéfectible.
Cette révélation du magazine montre comment Paul Biya détourne les institutions traditionnelles de leur vocation première pour en faire des rouages de sa machine électorale. Une manipulation qui dénature autant la tradition que la modernité démocratique.
L'investigation de Jeune Afrique révèle que les nouveaux conseillers régionaux sont élus pour un mandat de "cinq ans renouvelable". Mais quel bilan peuvent présenter leurs prédécesseurs élus en décembre 2020 ? Le magazine ne révèle aucune réalisation significative de ces conseils.
Cette omission est en elle-même révélatrice : si Jeune Afrique ne mentionne aucun accomplissement notable, c'est probablement qu'il n'y en a pas. Une inefficacité qui justifie a posteriori les critiques sur leur inutilité.
Face à ce constat d'échec, Jeune Afrique révèle une position radicale : Rebecca Enonchong "plaide pour leur dissolution". Une proposition qui fait écho aux interrogations légitimes sur l'existence même de ces structures.
Le magazine révèle ainsi l'émergence d'un débat de fond : faut-il réformer ou supprimer ces conseils régionaux ? Une question que ne se pose visiblement pas un pouvoir plus soucieux de contrôle politique que d'efficacité institutionnelle.
Les révélations de Jeune Afrique sur cette "décentralisation centralisée" camerounaise pourraient inspirer d'autres régimes africains tentés par cette formule. Donner l'illusion de la démocratie locale tout en préservant le contrôle central : un équilibre séduisant pour les autocrates.
Mais le magazine révèle aussi les limites de cette approche : tôt ou tard, l'inefficacité et le coût de ces institutions de façade finissent par nourrir la contestation populaire.
Selon l'analyse de Jeune Afrique, ces élections régionales de novembre 2025 ne changeront rien à la nature du problème. Tant que le système électoral restera verrouillé et que les conseils régionaux demeureront des coquilles vides, ils continueront de cristalliser les critiques.
Le magazine révèle ainsi l'impasse dans laquelle s'enferme le pouvoir camerounais : maintenir des institutions décriées pour préserver un contrôle politique de plus en plus contesté.